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De l'embryon à la morale |
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Moins
de cellules gliales quon le prétend ?
La
synapse tripartite mise à mal
Les cellules précurseurs
des neurones prolifèrent dans la partie du tube neural appelée zone
ventriculaire. Il s’agit de la région adjacente à
la lumière du tube neural où l’on estime qu’il se forme,
durant la période de prolifération maximale de la gestation, environ
250 000 nouveaux neurones à chaque minute ! |
À un certain point de leur
développement, les cellules souches vont se diviser d’une part en
une autre cellule souche, et d’autre part en un précurseur neuronal,
le neuroblaste. Celui-ci continuera de se diviser tout en formant
différentes lignées neuronales. Au bout d’un certain temps,
le neuroblaste différencié ne subira plus aucune division cellulaire.
Ce point où un précurseur neuronal quitte ainsi définitivement
le cycle de division mitotique définit la date de naissance
du neurone qui en résultera. 
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Des structures nerveuses complexes
comme la
moelle épinière ou le
cortex cérébral n’ont pas un seul mais plusieurs
types de neurones. Ceux-ci ne se développent pas tous en même
temps, mais découlent souvent les uns des autres pour former ce que l’on
appelle des lignées cellulaires. Une cellule souche peut
ainsi donner naissance à différents types de neurones (des neurones
sensoriels et moteurs par exemple) employant souvent des neurotransmetteurs différents.
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On appelle cellules souches
neurales toutes les cellules qui sont à l’origine des différents
types de neurones rencontrés dans le cerveau et même des
différentes
sortes de cellules gliales. Le destin des cellules filles en migration
ne dépend donc pas d’un type de cellule souche donné, mais
plutôt d’une multitude d’autres facteurs, incluant l’âge
de la cellule précurseur, son environnement ou son plan de clivage au moment
de la division, etc. | |
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DES CELLULES SOUCHES AUX NEURONES | | Comment une simple cellule, l’ovule
fertilisé, peut-elle être à l’origine de tant de
types cellulaires différents dans le corps humain, allant des neurones
aux cellules sanguines en passant par les cellules du foie ou de la peau ?
Pour répondre de
la façon la plus générale possible à cette question,
il faut tout d’abord rappeler que chaque cellule de notre corps contient
l’ensemble des gènes capables de former un être humain. Il
en va de même pour les cellules de notre corps en développement,
et à plus forte raison à mesure que l’on remonte au tout début
de l’embryon. Une cellule donnée va acquérir sa personnalité
spécifique parce que seulement certains gènes parmi tous ceux qu’elle
possède vont être activés. Ceux qui sont spécifiques
aux neurones ou à la peau par exemple. |
| On peut ensuite se demander comment se développent
les innombrables formes de cellules nerveuses et comment parviennent-elles à
établir leurs milliards de connexions correctement dans le cerveau humain
? Pour tenter de répondre à cette difficile question de
l’origine de nos cellules nerveuses, on doit tenir compte de trois processus
qui agissent de façon concomitante pour transformer les cellules précurseurs
(ou cellules souches) en neurones matures. D’abord la prolifération
cellulaire, qui permet d’augmenter le nombre de cellules. Comme on doit
se rendre au chiffre astronomique de plus de 80 milliards de neurones que possède
le cerveau adulte, il faut commencer tôt… La prolifération
débute dès que la
fermeture du tube neural est complétée. À ce stade, le
tube neural n’est constitué que d’une seule couche de cellules
épithéliales. Mais dès que les
cellules se mettent à proliférer, cette couche s’épaissit
rapidement (voir encadré).
| Pour comprendre d’où viennent
nos cellules nerveuses, il faut également considérer le processus
de détermination. Il s’agit d’un moment crucial
au cours duquel certaines cellules vont ni plus ni moins verrouiller leur destin,
devenant les précurseurs qui donneront éventuellement naissance
à tel ou tel type de neurones ou de cellules
gliales. Dès que les
grands axes du système nerveux ont été déterminés,
les cellules de chaque région vont pouvoir commencer à se différencier.
La différenciation est le troisième processus contribuant
à la maturation des neurones. | La différenciation
fait en sorte que les cellules issues d’une population déterminée
vont donner naissance à des sous-populations de neurones propres aux différentes
régions du système nerveux. Durant cette étape, les neurones
continuent de proliférer et migrent
vers leur localisation définitive où ils feront des connexions
spécifiques avec d’autres neurones.
Le cortex cérébral
est organisé en d’innombrables
colonnes qui constituent les processeurs d’information de base
du cerveau. L’expansion
du cortex que l’on observe tout au long de l’évolution
serait due à une augmentation du nombre de ces colonnes, et non à
l’augmentation de la taille de chacune d’elles. Par conséquent,
comme chaque colonne est le fruit d’un petit nombre de cellules souches
avoisinantes, l’accroissement du nombre de colonnes correspondrait à
une augmentation du nombre de cellules souches. Il se pourrait donc fort bien
que des changements mineurs dans la quantité initiale de cellules souches
soient à l’origine de la très grande surface corticale chez
les primates et en particulier chez l’humain. | |
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