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Outil: L'apoptose L'apoptose

La mitose est le type de division cellulaire qui s’opère dans les cellules de notre corps que ce soit durant le développement de celui-ci ou durant le renouvellement des tissus chez l’adulte. La cellule qui entre en mitose passe par plusieurs étapes qui aboutissent à sa division en deux cellules filles semblables à la cellule mère. Les cellules filles peuvent ensuite se diviser à leur tour, ce qui aboutit à une croissance exponentielle du nombre de cellules durant le développement embryonnaire.

La méïose est l’autre grand type de division cellulaire réservé exclusivement aux gamètes (ovules et spermatozoïdes). Spécifique aux eucaryotes, la méïose survient lorsqu’une cellule mère diploïde produit quatre cellules filles haploïdes ayant toutes un génome différent.

Éventuellement, une de ces cellules haploïdes mâle va fusionner avec une cellule haploïde femelle pour redonner une cellule diploïde lors de la fécondation.

Lien : la division cellulaire Lien : La mitose Lien : La méiose Lien : Méïose... mitose
Lien : La mitose et le cycle cellulaire

Les cellules souches, en se divisant, peuvent produire soit deux autres cellules souches, soit deux neuroblastes, soit une cellule souche et un neuroblaste. Dans le premier cas, les cellules souches filles conservent la propriété de produire d’autres cellules souches pluripotentes.

On parle de différenciation lorsqu’une cellule souche donne naissance à au moins un neuroblaste parmi ses deux cellules filles. Une cellule différenciée possède une forme et une fonction plus spécialisée que la cellule mère. Elle ne peut donc produire que les cellules de sa lignée particulière et ne peut pas revenir en arrière pour donner naissance à des cellules souches.


Le processus général qui conduit à la naissance de nouveaux neurones est appelé neurogenèse. La plupart des neurones du néocortex sont formés entre la cinquième semaine et le cinquième mois de gestation chez l’humain.

Même si l’essentiel du développement neuronal du cortex intervient avant la naissance, certaines parties du cerveau humain adulte conservent la capacité de produire de nouveaux neurones (voir capsule histoire ci-bas).

Cette neurogenèse dans le cerveau adulte représente un processus trop limité pour remplacer des populations de neurones qui auraient été détruites par des lésions ou des maladies. On espère néanmoins que la compréhension des processus de régulation de cette neurogenèse, en particulier le rôle des facteurs environnementaux comme le stress, nous donne des pistes pour préserver la croissance de nouveaux neurones en réponse à une dégénérescence pathologique.

Histoire : La naissance de nouveaux neurones dans le cerveau
DES CELLULES SOUCHES AUX NEURONES
CONNECTER LES NEURONES ENTRE EUX

En quelques mois seulement, la totalité de nos 100 milliards de neurones (à quelques exceptions près) et un nombre encore supérieur de cellules gliales seront produits à partir d’une petite population de cellules précurseurs.

En fait, dès que le tube neural commence à se transformer en un encéphale et une moelle rudimentaire, la production et la différenciation des neurones et des cellules gliales peut commencer.

Les cellules souches qui prolifèrent dans la zone ventriculaire du tube neural sont à l’origine des deux grandes familles de cellules que sont les neurones et les cellules gliales. Mais la différenciation cellulaire ne s’arrête pas là. Les différentes structures cérébrales sont formées d’innombrables types de cellules nerveuses qui se distinguent par leurs neurotransmetteurs, les molécules à la surface de leur membrane, le type de synapses qu’elles forment et reçoivent, etc.

Les processus de prolifération, de détermination et de différenciation cellulaire doivent donc générer toute cette diversité en procédant par étapes. À chacune de celles-ci, le destin de la cellule se précise. Concrètement, cette maturation correspond à des changements importants au niveau de la réplication et de l’expression des gènes dans le noyau de ces cellules.


Lors de la phase de prolifération par exemple, les cellules qui se divisent suivent les étapes du cycle classique des divisions mitotiques (voir encadré) mais en les accompagnant d’un mouvement oscillatoire assez particulier de leur noyau. Celui-ci effectue un aller retour entre la zone dite ventriculaire du tube neural (qui fait face au ventricule) et une autre dite marginale (qui donne sur l’extérieur).

Les cellules nouvellement divisées commencent par étendre un prolongement cytoplasmique jusqu’à la surface externe du tube neural, du côté de la pie-mère (G1, ou phase de croissance). Le noyau et le cytoplasme qui l’entoure se déplacent à l’intérieur de cet étroit cylindre de cytoplasme vers la surface externe.

Quand le noyau arrive à proximité de la surface externe, il commence à répliquer son ADN (S, ou phase de syntèse d'ADN). Le noyau migre ensuite à nouveau vers la lumière du tube neural pendant que la cellule continue de se développer (G2, ou phase de préparation à la mitose). La cellule rétracte alors son prolongement à la surface externe et entre en mitose (phase M).

 

Inspiré de : Crump Institute for Biological Imaging

La division cellulaire donne naissance soit à de nouvelles cellules souches, soit à des cellules appelées neuroblastes qui se différencieront en neurones (voir l’encadré). Les premières reprendront le cycle de la division en renvoyant à leur tour un prolongement vers la surface externe du tube neural. Quant aux secondes, elles quittent la zone ventriculaire et migrent jusqu’à leur emplacement définitif dans le cerveau en développement.

 

Une explication possible pour expliquer cet étrange ballet serait la nécessité, pour le noyau, d’être exposé selon une séquence temporelle adéquate à différents facteurs cytoplasmiques situés dans différentes régions à l’intérieur de la cellule. Cette phase intense de prolifération cellulaire donne lieu à une surproduction de neurones dont le nombre sera ensuite réduit par apoptose (voir capsule à gauche).

 

Après leur dernière mitose dans la zone ventriculaire, la plupart des cellules nouvellement formées entreprennent une migration qui les mènera à leur position définitive. Les neuroblastes se guident de différentes façons lors de leur migration. Dans certaines régions comme le cortex ou le cervelet, la migration d’une grande partie de ces neurones est facilitée par des cellules gliales radiales qui étendent leur prolongement de la zone ventriculaire jusqu’à la surface corticale.


 



La structure, la fonction et l’activité d’une cellule dépendent en grande partie de ses gènes. La séquence d’événements cellulaires qui mène à la différenciation des neurones est donc en partie contrôlée par des facteurs intrinsèques. En d’autres termes, des mécanismes cellulaires qui activent et désactivent des gènes. L’acide rétinoïque, un dérivé de la vitamine A active par exemple des récepteurs spécifiques qui modulent l’expression de certains gènes.

Mais chez les eucaryotes, l’expression des gènes (ou phénotype) est toujours influencée en plus par des facteurs extrinsèques (on dit aussi épigénétiques) venant de l’environnement de la cellule.

Des expériences de transplantation ont ainsi montré que si les cellules greffées sont prises sur un animal dont le développement est assez avancé, les cellules se développeront sur le nouvel hôte en gardant leur phénotype original. Mais plus l’animal où est prélevé le tissu est jeune, plus les cellules se développeront sur le nouvel hôte en en adoptant le phénotype de celui-ci, indiquant ainsi l’importance de l’influence des facteurs extracellulaires de son nouvel environnement.

Pour comprendre le développement du système nerveux, il faut donc constamment examiner comment les signaux intrinsèques et extrinsèques se combinent pour mener à bien la détermination et la différenciation.

Outil : Les gènes homéotiques
       
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Lien : Synapse Formation and Modification

Certaines cellules nerveuses comme les motoneurones attendent d’être arrivés à leur emplacement final avant d’étendre leurs prolongements axonal et dendritiques. D’autres, comme les cellules granulaires du cervelet, développent leurs prolongements en même temps que leur migration (voir l’encadré sous le texte).

CONNECTER LES NEURONES ENTRE EUX
DES CELLULES SOUCHES AUX NEURONES

L’endroit où est situé chaque neurone dans notre cerveau est plus critique que celui des autres cellules de notre corps. En effet, les fonctions nerveuses dépendent des connexions précises entre les neurones et leurs cibles. En d’autres termes, les éléments pré et post-synaptiques doivent être à la bonne place au bon moment.

Après la phase de prolifération, les cellules précurseurs des neurones quittent la lumière du tube neural et migrent vers leur emplacement définitif dans le cerveau. Une fois leur destination finale atteinte, le corps cellulaire du neurone développe ses dendrites et son axone qui vont lui permettre de faire des connexions avec les autres neurones.

Pour ce faire, les axones doivent trouver leur cible spécifique, ce qui n’est pas une mince tâche. On peut considérer que la formation de ces voies axonales se fait en trois temps : d’abord sélectionner le bon trajet, ensuite choisir la bonne cible, et finalement s’établir à la bonne destination.

Prenons par exemple l’axone d’une cellule ganglionnaire de la rétine qui doit atteindre le corps genouillé latéral du thalamus. Cet axone suit d’abord le nerf optique mais très vite il atteint le chiasma optique où trois possibilités s’offre à lui : prendre le tractus optique droit, le tractus optique gauche, ou encore suivre le nerf optique controlatéral. Selon que la cellule ganglionnaire vient de la partie nasale ou temporale de la rétine, elle devra sélectionner le bon trajet c’est-à-dire le tractus optique controlatéral ou le tractus optique ipsilatéral.

Après avoir atteint le thalamus, l’axone n’est pas au bout de ses peines puisqu’il a le choix entre une bonne douzaine de cibles possibles. Il devra donc choisir la bonne cible ce qui veut dire dans ce cas-ci le corps génouillé latéral (CGL) et non le corps genouillé médian du thalamus ou le pulvinar.

L’axone devra enfin s’établir à la bonne destination finale de son parcours, en l’occurrence ici la bonne couche du corps genouillé latéral et la position rétinotopique adéquate.

 

Une fois qu’il a atteint sa cible, l’axone va élaborer une multitude de synapses avec elle. Puis un processus de sélection dépendant de l’activité des neurones va diminuer le nombre de ces synapses pour ne conserver que celles qui jouent un rôle significatif dans les circuits nerveux.
Source : Dr. Brian E. Staveley, Department of Biology, Memorial University of Newfoundland

Longtemps après la naissance, ce mécanisme de renforcement synaptique lié à l’activité neuronale continue à influencer nos synapses pour adapter le corps à l’activité et aux perceptions du monde extérieur.

Ce sont les circuits mis en place lors de ces processus qui sont à l’origine de la vaste palette de nos comportements. Mais le développement du système nerveux ne s’arrête pas à la naissance. Après celle-ci, les expériences de chacun continuent à façonner nos circuits nerveux.

Certains des mécanismes utilisés dans les premiers stades du développement embryonnaire vont même s’adapter pour participer aux modifications que le cerveau connaît en permanence. Cette plasticité, qui nous permet de nous adapter aux conditions changeantes de notre environnement, est considérée comme à la base de notre mémoire.


Les premiers neurones à être formés dans la zone ventriculaire du cortex cérébelleux sont les cellules de Purkinje et de Golgi qui migrent aussitôt vers la zone marginale. La zone ventriculaire donne aussi naissance à des neurones précurseurs qui vont migrer au-delà de la couche de cellules de Purkinje pour former une seconde zone germinale appelée la couche granulaire externe. C’est à partir de cette couche que vont se développer les trois types principaux d’interneurones du cervelet : les cellules en corbeille, les cellules étoilées et les cellules granulaires. La naissance de ces interneurones coïncide avec l’allongement des dendrites des cellules de Purkinje.

Pour atteindre leur destination finale, les cellules granulaires doivent migrer d’abord à travers la couche moléculaire, puis à travers la couche de cellules de Purkinje. En arrivant dans la couche moléculaire, les cellules granulaires développent deux prolongements parallèles à la surface du cortex cérébelleux et perpendiculaires aux dendrites des cellules de Purkinje qui sont en train de se développer. Un troisième prolongement se forme bientôt et descend vers la couche granulaire. Le corps cellulaire de la cellule granulaire n’a plus qu’à suivre ce prolongement pour atteindre sa position finale dans la couche granulaire, laissant derrière lui les deux prolongements qui forment les fibres parallèles faisant des connexions aux ramifications dendritiques des cellules de Purkinje.


Différenciation des cellules granulaires et
des cellules de Purkinje dans le cervelet.

Source: Mineko KENGAKU, Laboratory for
Neural Cell Polarity

Lien : Différenciation cellulaire du cortex cérébelleux

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