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Quand notre posture influence notre cerveau

Cerveau et corps ne font qu’un, a fortiori quand on parle des émotions

L’hypothalamus ne fait pas que donner des ordres à l’hypophyse. Il subit aussi un rétrocontrôle des hormones qu’il a contribué à faire libérer dans la circulation sanguine.

Prenons l’exemple bien connu d’une situation stressante perçue par le cerveau. Immédiatement, le noyau paraventriculaire de l’hypothalamus en est informé et commande la sécrétion de CRH (« corticotropin-releasing hormone », en anglais) qui va diffuser en une quinzaine de secondes dans la circulation du système porte hypothalamo-hypophysaire et stimuler la sécrétion d’hormone adrénocorticotrope (ACTH). Celle-ci va se retrouver dans la circulation sanguine de l’organisme et atteindre en quelques minutes la partie corticale des glandes surrénales où elle va stimuler à son tour la libération de cortisol dans le sang.

La nature lipophile (qui aime les graisses) du cortisol lui permettant de traverser la barrière hématoencéphalique du cerveau, celui-ci atteint le noyau paraventriculaire de l’hypothalamus et se fixe sur des récepteurs spécifiques de ses neurones qui inhibent la sécrétion de CRH.

Une telle boucle de rétroaction négative tendra donc à abaisser la production de CRH, puis d’ACTH, et éventuellement de cortisol. La boucle est bouclée : les hormones de stress ont aidé l’organisme en temps voulu, mais une fois le danger écarté leur concentration doit redescendre pour éviter des effets chroniques néfastes.

Le même type de rétrocontrôle est à l’œuvre pour pratiquement toutes les hormones hypothalamiques (sauf la dopamine). Les hormones sexuelles sécrétées par les ovaires et les testicules suite à la libération de gonadotrophines par l’hypophyse (elles-mêmes stimulées par les gonadolibérines de l’hypothalamus) vont ainsi exercer une rétroaction inhibitrice à la fois sur l’hypophyse et sur l’hypothalamus.

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LES VOIES DÉSIRANTES DE L'HYPOTHALAMUS

L’hypothalamus coordonne plusieurs fonctions fondamentales de l’organisme, dont les fonctions sexuelles et de reproduction. 

Malgré sa petite taille, l’hypothalamus est formé de nombreux amas de neurones (qu’on appelle noyaux) et que l’on peut répartir en trois régions longitudinales : la partie latérale, médiane et périventriculaire. Cette dernière doit son nom à sa position le long des parois du troisième ventricule.

De nombreuses connexions relient ces régions entre elles et avec le reste du cerveau. Les régions latérales et médianes, par exemple, jouent un rôle important dans nos états affectifs, ainsi que des besoins fondamentaux comme boire et manger.

La région périventriculaire reçoit pour sa part des informations provenant en majorité des deux autres régions de l’hypothalamus et sa fonction est principalement la régulation des glandes endocrines de l’ensemble du corps par l’entremise de l’hypophyse.

L’hypophyse, située juste sous l’hypothalamus, est formée de deux lobes, antérieur et postérieur, contrôlés de façons différentes par l’hypothalamus.

Le lobe antérieur de l’hypophyse constitue une véritable glande. Ses cellules produisent et sécrètent différentes hormones contrôlant d’autres glandes de l’organisme. Ces hormones hypophysaires vont par exemple agir sur la glande thyroïde, les glandes surrénales, les gonades et, chez la femme, sur les glandes mammaires.

Mais cette « glande-orchestre » n’agit pas seule. Elle a son chef d’orchestre qui est l’hypothalamus. Le lobe antérieur de l’hypophyse est en effet contrôlé par la région périventriculaire de l’hypothalamus où se trouvent les neurones neurosécrétoires dits parvocellulaires. Ceux-ci projettent leur axone dans un réseau de capillaires sanguins appelés système porte hypothalamo-hypophysaire.

C’est donc en étant relâchées dans ces capillaires sanguins que les hormones hypothalamiques vont rapidement atteindre les cellules sécrétoires du lobe antérieur de l’hypophyse. Celles-ci possèdent sur leur membrane cellulaire des récepteurs spécifiques à ces hormones hypothalamiques. La sécrétion des hormones hypophysaire peut ainsi être diminuée ou augmentée, bref régulée, par l’influence de l’hypothalamus.

Examinons un exemple. Les neurones de la région médiale du noyau préoptique de l’hypothalamus sécrètent la gonadolibérine ou facteur de libération des gonadotrophines (ou encore lulibérine, LH-RH ou Gn-RH) dans le système porte hypothalamo-hypophysaire. Stimulées par celle-ci, des cellules glandulaires hypophysaires augmentent leur libération de gonadotrophines (LH et FSH), des hormones qui vont à leur tour influencer les glandes sexuelles (ou gonades) : ovaires chez la femme et testicules chez l’homme.

Chez la femme, la LH, ou hormone lutéinisante, déclenche l’ovulation et contribue à la maturation folliculaire ainsi qu’à la sécrétion de progestérone et d’œstrogène par le corps jaune après l’ovulation. Chez l’homme, la LH stimule la production de testostérone par les testicules.

L’autre hormone, la FSH ou hormone folliculo-stimulante, a aussi un effet distinct chez les deux sexes, entre autres la facilitation de l’ovulation chez la femme et la production de spermatozoïdes chez l’homme.

Contrairement au lobe antérieur, l’hypophyse postérieure ne possède pas de cellules glandulaires. Elle est plutôt considérée comme une partie du cerveau puisqu’on y retrouve de nombreuses terminaisons axonales en provenance des neurones magnocellulaires de la région périventriculaire de l’hypothalamus.

Ces axones libèrent dans les capillaires sanguins qui traversent le lobe postérieur de l’hypophyse ce que l’on a appelé des « neurohormones ». Il s’agit de neurotransmetteurs libérés directement dans la circulation sanguine générale de l’organisme et qui agissent sur des cibles distantes comme une hormone.  

Prenons l’exemple du noyau paraventriculaire et du noyau supraoptique. Ces deux noyaux de l’hypothalamus sécrètent deux hormones peptidiques très semblables, l’ocytocine et la vasopressine, formées toutes deux de neuf acides aminés, dont seulement deux diffèrent.

Les deux noyaux contiennent des neurones de grande taille dits « magnocellulaires » qui fabriquent ces neurohormones qui sont ensuite transportées dans des vésicules jusqu’au bout de l’axone. Ces axones descendent jusque dans l’hypophyse postérieure où l’ocytocine et la vasopressine sont libérées directement dans la circulation sanguine systémique.

Le noyau paraventriculaire est moins homogène que le noyau supraoptique et possède aussi des neurones plus petits, dits « parvocellulaires », qui sécrètent des facteurs de libération pour l’hypophyse antérieure (CRH, TRH) ainsi que d’autres neurones qui projettent leur axone vers d’autres parties du cerveau comme le tronc cérébral.

La vasopressine (ou hormone antidiurétique) favorise la réabsorption d’eau au niveau du rein quand le corps commence à se déshydrater. De son côté, l’ocytocine a plusieurs effets. Chez la femme d’abord, où elle accélère l’accouchement en provoquant la contraction de l’utérus, déclenche le réflexe d’éjection du placenta et permet à l’utérus de se rétracter après l’accouchement. L’ocytocine joue aussi un rôle déterminant dans l’attachement mère enfant, non seulement au moment de la naissance, mais également durant toute la lactation (également modulée par l’ocytocine).

Plus largement, tant chez la femme que chez l’homme, l’ocytocine joue également un rôle dans le lien social en augmentant la confiance envers l’autre et en réduisant la peur. Libérée durant l’orgasme, elle participe au bien-être qu’il procure et favorise l’amour romantique par le sentiment d’abandon qu’elle génère.

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