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La cognition incarnée », séance 12 : Influences
émotionnelles de lenvironnement social (complémentarité
du système nerveux, hormonal et immunitaire)
Des
circuits de millions de neurones : plaisir, douleur, apprentissage,
mémoire
Si l’on considère l’hypothalamus
de l’avant vers l’arrière (dans son axe « antéro-postérieur »),
on peut dire que la partie antérieure et médiale
de l’hypothalamus a un effet excitateur sur le
système nerveux parasympathique. Son activité
est donc associée au repos et à la digestion. Elle se traduit concrètement
par des réactions physiologiques comme une baisse de la pression sanguine
ainsi que du rythme cardiaque et respiratoire, une augmentation du péristaltisme
intestinal, de l’acidité des sucs gastriques, etc. À
l’opposé, l’activation de l’hypothalamus postérieur
et latéral excite plutôt le
système nerveux sympathique, autrement dit le système
de
fuite ou de lutte et ses corollaires physiologiques : augmentation
du rythme respiratoire et cardiaque, de la pression sanguine, dilatation de la
pupille, inhibition de la digestion, etc. Cette influence sur le système
nerveux végétatif s’exerce par différentes
connexions avec des noyaux du tronc cérébral et de la moelle
épinière. |
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LES VOIES DÉSIRANTES DE L'HYPOTHALAMUS | | Même
si nos comportements sexuels sont régulés par plusieurs
parties du cerveau, de nombreuses études montrent que les circuits
de l’hypothalamus jouent un rôle fondamental dans l’expression
du désir et dans les fonctions reproductives qui s’ensuivent. Ce
n’est d’ailleurs pas la seule fonction de base de l’organisme
que gère l’hypothalamus. Des fonctions aussi fondamentales que la
faim, la soif et la régulation de la température corporelle sont
également sous son contrôle. L’hypothalamus
joue donc un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre du
milieu intérieur de l’organisme (aussi appelé homéostasie)
qui assure notre survie et celle de notre espèce. Partie très ancienne
du cerveau, l’hypothalamus est demeuré relativement inchangé
dans sa structure au
fil de l’évolution des vertébrés. Durant
cette évolution, il
a établi des connexions, souvent réciproques, avec énormément
d’autres régions du cerveau, incluant le tronc
cérébral, le système
limbique et plusieurs aires du cortex. Situé
juste en dessous du thalamus
(d’où son nom), et juste au-dessus du tronc cérébral,
sa petite taille proche de celle d’une amande ne doit donc pas faire oublier
sa complexité. L’hypothalamus est en effet une structure complexe
qui se subdivise en de nombreux noyaux (ou amas de neurones) impliqués
dans une ou plusieurs fonctions spécifiques. Par
exemple, le noyau hypothalamique antérieur joue un rôle
important dans le maintien de la température du corps et dans le sommeil.
La partie la plus latérale du noyau ventromédian
est, elle, impliquée dans le contrôle de la prise de nourriture.
Le noyau supra-optique, qui contient
des neurones sensibles à la pression osmotique du sang, est impliqué
dans l’équilibre hydrique de l’organisme par l’intermédiaire
de l’hormone vasopressine qu’il produit. Le
noyau suprachiasmatique, situé juste au-dessus du chiasma
optique, est innervé par la rétine
et joue un rôle dans nos rythmes
circadiens. D’autres neurones de l’hypothalamus
contrôlent le système
nerveux végétatif, modulant ainsi nos réponses émotionnelles
viscérales. Cela dit, il est important de garder
à l’esprit que chaque noyau particulier de l’hypothalamus,
même le plus petit, est souvent impliqué dans plus d’une fonction.
Le noyau paraventriculaire, par exemple, influence à la
fois les comportements de l’attachement,
de la prise de liquide et de nourriture, de réponse
au stress, en plus de contrôler la pression sanguine, la température
corporelle, certains réflexes gastriques et même la réponse
immunitaire ! En ce qui concerne les fonctions sexuelles,
on ne sera pas surpris d’apprendre que certains noyaux de l’hypothalamus
y contribuent, notamment ceux de la région préoptique,
dont
la taille diffère chez l’homme et chez la femme. L’influence
de l’hypothalamus sur la
reproduction ne s’arrête pas là, bien au contraire. Car
c’est
par son action sur l’hypophyse, une glande endocrine située juste
sous l’hypothalamus, que celui-ci va coordonner pratiquement toutes les
sécrétions des glandes réparties dans notre corps, y compris
ce qu’on appelle les gonades ou glandes sexuelles (les ovaires chez la femme
et les testicules chez l’homme). Si l’hypophyse
est souvent appelée la « glande maîtresse »
du corps, force est d’admettre que celle-ci est elle-même soumise
à l’influence des différents facteurs de libération
(« releasing factors », en anglais) ou d’inhibition
sécrétés par les neurones hypothalamiques. |
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