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Le
système glymphatique : les égouts du cerveau
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Les » Alzheimers
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LA PROTÉINE BETA-AMYLOÏDE | | Selon l’hypothèse
amyloïde, les
plaques amyloïdes qui se forment avec l’âge entre les neurones
seraient toxiques et, par conséquent, à l’origine des pertes
cognitives associées à l’Alzheimer. Bien que cette
hypothèse est loin d’avoir livré tous les secrets de l’Alzheimer,
de grands efforts de recherche ont été consacrés à
la compréhension des mécanismes de formation de ces plaques. Mais
d’abord, d’où vient cette épithète d’amyloïde
? Il faut remonter à la fin du XIXe siècle pour en saisir le sens.
À l’époque, le médecin allemand Rudolf Virchow étudiait
une maladie dans laquelle certains organes, tels le coeur, la rate, le foie et
la langue, grossissaient et durcissaient. Pour tenter d’identifier la substance
responsable de ce dysfonctionnement, Virchow fit réagir ces tissus à
une solution de lugol (à base d'iode) qui en modifia la couleur. Et selon
les connaissances de l'époque, ce changement de couleur trahissait la présence
de glycogène
ou d'amidon, c’est-à-dire des chaînes de sucres. Virchow
qualifia donc « d’amyloïde » cette substance
imprégnant ses tissus qu’il croyait proche de l’amidon (du
grec amylo pour amidon, et –ïde pour« semblable
à »). En fait, Virchow avait coloré
non pas un sucre, mais une
protéine, comme on le démontra quelques années plus tard.
D’autres colorants, comme le rouge Congo ou la thioflavine, se liaient également
à ce matériel protéique amyloïde. C’est
en 1927 que le psychiatre belge Paul Divry constate que le rouge Congo colore
aussi les « plaques séniles » déjà
décrites par Alois Alzheimer lui-même deux décennies auparavant.
Pendant plusieurs autres décennies, on tenta en vain de déterminer
quelle était la protéine qui formait le cœur de ce qu’on
appelait maintenant les plaques amyloïdes. Il
fallut attendre jusqu’en 1984 pour que l'Américain George Glenner
et ses collègues caractérisent la structure de ces protéines
qui s’agglutinent pour former les plaques amyloïdes. Mais ce n’est
pas dans la structure linéaire de la protéine, autrement dit dans
la séquence d’acides
aminés qui la compose, que Glenner découvrit pourquoi cette
protéine était « amyloïde ». Il comprit
que c’était plutôt par sa structure secondaire, c’est-à-dire
son organisation dans l'espace, et non sa séquence d'acides aminés,
qu’elle acquérait cette propriété. Certaines
protéines, ou certains peptides (qui sont de courtes protéines),
se replient en effet dans l'espace en structures particulières qu’on
appelle les feuillets bêta plissés. Et c'est la richesse en feuillets
bêta plissés qui est responsable de leur affinité pour le
rouge Congo et la thioflavine, bref de son caractère amyloïde. Ce
sont également ces feuillets bêta qui confèrent à la
bêta-amyloïde son aspect compact, stable et insoluble. Comme
le peptide identifié par Glenner n'avait jusque-là jamais été
décrit, on le nomma peptide A bêta (A pour amyloïde,
et bêta pour les feuillets bêta plissés). On sait aujourd’hui
que le peptide A bêta, aussi couramment appelé bêta-amyloïde,
provient du clivage d’une autre protéine plus grosse nommée
APP (« Amyloid Protein Precursor », précurseur
de la protéine amyloïde, en anglais).
L’APP est une protéine transmembranaire,
c'est-à-dire située à travers la membrane des neurones. Elle
est très présente dans le système nerveux central où
on la retrouve à l’extrémité des synapses. L'APP,
tout comme la bêta-amyloïde qui en est issue, est donc un composant
normal de l'organisme. L’APP aide par exemple les neurones à croître,
à survivre et à se réparer quand ils subissent des lésions.
Pour libérer la bêta-amyloïde, l’APP
doit être coupée à deux endroits par des enzymes particulières.
Les bêta-sécrétases vont d’abord couper
la chaîne d’acides aminés de l’APP à une certaine
distance de la membrane à l’extérieur de celle-ci. Puis, d’autres
enzymes, les gamma-sécrétases, vont faire une autre
coupure, cette fois à l’intérieur même de la membrane,
libérant ainsi le peptide bêta-amyloïde. La
longueur de ce peptide bêta-amyloïde est variable, allant de 38 à
42 acides aminés. Les deux formes principales sont toutefois celles à
40 et 42 acides aminés, la seconde étant celle
qui a le plus de propension à s’agglutiner pour former les plaques
amyloïdes. |
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