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Être
éveillé, rêver et
se reposer durant lété
!
La découverte
d’une activation de l’hippocampe durant
le sommeil paradoxal est venue appuyer le rôle
du sommeil paradoxal dans l’apprentissage. Plusieurs
expériences ont en effet démontré
que l’on retient mieux de nouvelles connaissances ou
un nouveau savoir-faire le lendemain d’une bonne nuit
de sommeil. Et comme on sait que l’hippocampe est fortement
impliqué dans l’encodage de nos souvenirs, le
sommeil paradoxal pourrait ainsi contribuer à
la mémoire et à l'apprentissage.
Par ailleurs, le lobule pariétal inférieur,
qui transmet les expériences vécues à
la mémoire, voit son activité diminuer durant
le sommeil paradoxal. La faible activité dans cette
zone ne serait pas étrangère au fait que
nous nous rappelons mal de nos rêves.
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LE CERVEAU DURANT LE SOMMEIL PARADOXAL |
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L’électroencéphalographie est
une méthode d’enregistrement de l’activité
du cortex par
l’entremise d’électrodes apposées sur
le cuir chevelu. Grâce à cette technique, on a pu
observer dans les années 1950 que l’activité
du cortex durant le sommeil paradoxal était aussi intense
que durant l’éveil. D’où le nom de
sommeil « paradoxal » pour attirer l’attention
sur ce phénomène.
Mais avec le développement des techniques
d’imagerie
cérébrale au milieu des années 1990 (voir
capsule outil à gauche), on a découvert d’autres
structures cérébrales, souvent situées en
profondeur sous le cortex, dont l’activité était
grandement modifiée durant le sommeil paradoxal. Dans
certaines régions l’activité augmentait alors
que dans d’autres elle diminuait. Mais ce qui est remarquable,
c’est que cette augmentation ou diminution d’activité était
compatible avec le
genre de rêve particulier qui survient durant le sommeil
paradoxal.
On a pu par exemple constater que le cortex
visuel primaire, première étape de
décodage conscient des signaux visuels durant l’éveil,
est très peu actif durant le sommeil paradoxal. Cela n’est
pas étonnant puisque aucun signal visuel n’atteint
alors les yeux clos du rêveur.
Par contre, certaines aires
visuelles extrastriées, qui décodent
les scènes visuelles complexes, sont significativement
plus actives durant le sommeil paradoxal. Il semble donc
y avoir un travail d’analyse de scènes visuelles
complexes durant le sommeil paradoxal, ce qui correspond
bien aux scènes oniriques souvent très élaborées
rapportées par les gens que l’on réveille
durant leur sommeil paradoxal.
D’après Neuroscience,
Purves et al., d’après Hobson et al., 1998.
On note également une forte activité dans le
système limbique, un regroupement de structures
fortement impliquées dans les émotions. Parmi celles-ci,
deux sont particulièrement actives : la
région de l’hippocampe et, surtout, l’amygdale. Il
est encore une fois intéressant de noter que cette forte
activité limbique ne se retrouve pas dans les phases de sommeil
lent où l’on a des rêves beaucoup moins
riches en émotions.
Le cortex frontal est
une région qui
entretient des liens privilégiés avec le système
limbique. Or le cortex frontal demeure relativement
calme durant le sommeil paradoxal. Comme le cortex préfrontal est
très impliqué dans la pensée consciente
et le jugement, sa faible activité pourrait rendre compte
des rêves bizarre, illogiques ou au contenu souvent inapproprié du
point de vue social.
Le gyrus (ou circonvolution) cingulaire
antérieur, qui régule l’attention
et la motivation, est aussi plus actif durant le sommeil paradoxal.
Il pourrait contribuer au fait que les images des rêves
sont vives et changeantes.
Enfin, le pont (ou
protubérance), est
aussi plus actif, ce qui est normal puisque ce
sont des noyaux de neurones de cette région qui provoquent
le sommeil paradoxal. Car bien que les rêves élaborés
durant le sommeil paradoxal mettent certainement en jeu le cortex
cérébral, celui-ci ne semble pas participer au
déclenchement du sommeil paradoxal.
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