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Expérience:  L'identification des structures cérébrales impliquées dans la peur conditionnée L'identification des structures cérébrales impliquées dans la peur conditionnée

Un événement particulièrement traumatisant amènerait des signaux électriques et chimiques à bombarder l’amygdale et à y conditionner des circuits. C’est là que les sons, les images et les odeurs d’un champ de bataille par exemple vont être associées dans les circuits de l’amygdale à la charge émotive traumatisante des compagnons tués au combat.

Des années plus tard, certains de ces stimuli ou même d’autres qui leur sont associés suffiront à provoquer une intense émotion de peur en réactivant ces circuits fortement conditionnés dans l’amygdale.



LES MARQUES DE L'ANXIÉTÉ DANS LES CIRCUITS DE L'AMYGDALE

L’anxiété, comme la peur ou d’autres émotions, reflète l’activité de circuits spécifiques que l’on peut identifier dans le cerveau.

Les chercheurs qui s’intéressent aux circuits de l’anxiété se sont vite aperçu que l’amygdale était une structure clé pour comprendre ce phénomène. Or l’amygdale est une structure cérébrale complexe faite de plusieurs noyaux interconnectés entre eux.

En effet, après avoir suivi l’une des deux routes de la peur, les stimuli sensoriels convergent vers le noyau latéral de l’amygdale. À cause de sa position de « porte d’entrée » de l’amygdale, celui-ci semble jouer un rôle important dans le phénomène de la peur conditionnée, lequel est à la base de nombreux troubles anxieux (voir capsule expérience ci-contre).

Les cellules nerveuses du noyau latéral envoient leur axone vers d’autres noyaux de l’amygdale, formant ainsi divers circuits qui convergent éventuellement vers le noyau central. Celui-ci constitue la voie de sortie de l’amygdale qui activera à son tour l’hypothalamus, le locus coeruleus et d’autres régions cérébrales responsables des signes caractéristiques associés à l’anxiété.
 

 

Or pendant le conditionnement, certains circuits internes de l’amygdale peuvent être renforcés pour crée une trace mnésique de cette peur conditionnée. Une trace qui, semble-t-il, serait très résistante, voire permanente. Renforcés à l’extrême, ces circuits potentialisés de l’amygdale pourraient être à l’origine d’une phobie spécifique.

Plusieurs chercheurs pensent que la peur conditionnée « brûle au fer rouge » les circuits renforcés de l’amygdale. Pour eux, les efforts qu’implique une thérapie et les bons résultats qu’elle produit ne s’expliquent pas par la disparition des souvenirs douloureux encodés dans l’amygdale. L’amélioration ressentie proviendrait plutôt du renforcement d’autres voies nerveuses, notamment en provenance du cortex, qui viennent apaiser les circuits de l’amygdale correspondant à ces peurs.

C’est pour cette raison peut-être qu’une phobie qui semblait guérie suite à une thérapie réussie peut resurgir soudainement durant un événement particulièrement stressant. L’apaisement du cortex n’est plus suffisant et la peur conditionnée dans les circuits de l’amygdale s’exprime à nouveau.

Les peurs inconscientes issues de conditionnements précoces semblent être gravées de façon permanentes dans les circuits de l’amygdale. Le fait qu’elle nous accompagnent toute notre vie constitue un avantage quand on évolue dans un environnement stable comme celui de nos ancêtres elles nous évitent d’avoir à réapprendre constamment que telle ou telle situation est dangereuse.

Mais dans un monde complexe comme le nôtres où le changement fait partie intégrante de notre vie, avoir des peurs persistantes dans des contextes qui ne sont plus les mêmes peut au contraire devenir un handicap. Nous payons alors un lourd tribut à la redoutable efficacité des voies de la peur de notre système nerveux.

Expérience : L'identification des structures cérébrales impliquées dans la peur conditionnée

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