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La dépression
ne serait pas uniquement due à
un déséquilibre entre certains messagers chimiques
du cerveau. Les dépressions récurrentes se rapprocheraient
davantage d’une maladie dégénérative
où des cellules et des connections nerveuses sont endommagées
ou détruites. En bout de ligne, ce sont nos capacités
à nous adapter aux nouvelles situations de la vie qui
deviennent déficientes. |
Les antidépresseurs
pris à fortes doses auraient aussi d’autres
effets sur la structure des neurones qu’on aurait plutôt
tendance à associer à des dommages cérébraux.
Ces substances ne se limitent donc pas qu’à rétablir
l’équilibre de certains neurotransmetteurs mais
entraînent probablement des modifications de la structure
de nombreux réseaux de neurones. |
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LES ANTIDÉPRESSEURS ET LA CROISSANCE DE
NOUVEAUX NEURONES |
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La majorité des médicaments
antidépresseurs agissent en augmentant le taux de certains
messagers chimiques, comme la
sérotonine, entre les neurones.
La plus célèbre de ces drogues, le
Prozac, a ainsi acquis la réputation d’une pilule
miracle pour soigner la dépression et même pour remonter
le moral des gens simplement un peu déprimés.
En effet, contrairement à plusieurs autres médicaments
qui calment les gens en se contentant de les rendre insensibles
à leurs problèmes comme le
Valium, les antidépresseurs comme le Prozac déclencheraient
chez plusieurs personnes un véritable changement de personnalité
qui leur est bénéfique. Or étonnamment, les
spécialistes du domaine ne savent toujours pas pourquoi l’élévation
du taux de sérotonine par les antidépresseurs rend
les gens plus sereins et plus aptes à entreprendre une démarche
de fond comme une
psychothérapie.
Pas plus qu’ils ne savent pourquoi les antidépresseurs
prennent généralement trois à six semaines
pour commencer à améliorer l’humeur des patients.
Ni pourquoi ces drogues peuvent même améliorer l’état
de personnes qui ne sont pas en dépression mais simplement
timides ou compulsives.
À la fin des années 1990 toutefois, certains scientifiques
proposèrent une hypothèse qui permettrait de résoudre
une bonne part de ces mystères. Les antidépresseurs
qui augmentent le taux de sérotonine amélioreraient
l’état dépressif en favorisant
la croissance de nouveaux neurones dans une région particulière
du cerveau…
Nouveau neurone apparu dans l’hippocampe
d’une souris adulte.
Source : Henriette van Praag,
The Salk Institute for Biological Studies USA |
Ce qui rend leur hypothèse intéressante,
c’est que la région en question appellée hippocampe
est déjà reconnue pour perdre des neurones de façon
massive suite à un
stress ou à un état dépressif prolongé…
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