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Notre héritage évolutif |
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De
la «poussière détoile» à
la vie : ces bizarreries qui font quon est ici aujourdhui
Lorsque les créationnistes
affirment qu’il manque de fossiles intermédiaires pour appuyer la
théorie de l’évolution, il font implicitement référence
à une évolution qui se ferait toujours petit à petit. Cette
vision est héritée de Darwin qui concevait l’évolution
comme un processus se déroulant graduellement. Or, depuis l’hypothèse
des équilibres ponctués de Gould et Eldredge, on sait que l’évolution
peut se faire autrement. Des espèces peuvent en effet évoluer très
rapidement sur de brèves périodes (à l’échelle
géologique) suivies de longues périodes de stagnation. Considérant
la rareté des conditions nécessaires à la fossilisation,
on comprend pourquoi il y aura nécessairement des « trous »
dans le registre fossile. Cela n’invalide en rien l’évolution
telle qu’on la comprend aujourd’hui, notamment avec l’apport
considérable de Gould et Eldredge. L’hypothèse des
«équilibres ponctués», sans constituer un complet changement
de paradigme, permet donc de revisiter les premières intuitions de Darwin
sur le déroulement de l’évolution, intuitions que certains
avaient trop rapidement érigé en dogmes.
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LES ATTAQUES DU CRÉATIONNISME CONTRE L'ÉVOLUTION |
| Depuis deux décennies,
les
États-Unis subissent l’influence grandissante de «créationnistes»
qui croient que l’histoire
de la création décrite dans la bible doit être prise au sens
littéraire, c’est-à-dire un univers créé
en six jours il y a à peine six milles ans.
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Outre le fait que les fondements du créationnisme
vont à l’encontre de l’ensemble des données scientifiques
actuellement disponibles, les créationnistes adressent souvent à
la théorie de l’évolution un certain nombre de critiques récurrentes
qui dénotent une mauvaise compréhension de ce qu’est réellement
l’évolution. En voici quelques unes qui
reviennent très souvent avec, pour chacune, le contre-argument basé
sur une véritable compréhension de l’évolution. |
« L’évolution
n’a jamais été observée » L’évolution
se définit essentiellement par un changement dans le pool génétique
d’une espèce au fil du temps. Or on connaît une multitude d’exemples
d’un tel phénomène, que ce soit chez les bactéries
ou chez les insectes qui développent une résistance aux pesticides
sur de courtes périodes de temps. L’émergence de nouvelles
espèces a aussi été observé tant en laboratoire que
dans la nature, notamment chez la mouche drosophile. Et même si nous n’avions
pas ces observations directes, la théorie de l’évolution permet
de faire des prédictions au sujet de fossiles d’espèces aujourd’hui
disparues. Et tant au niveau de l’anatomie comparée que de la distribution
géographique, ces prédictions ce sont avérées exactes
dans une multitude de cas.
«
L’évolution viole la deuxième loi de la thermodynamique »
Cette loi dit que l'entropie (ou "désordre") d'un système
fermé ne peut que croître. Les créationnistes simplifient
cette loi en affirmant que l'ordre (donc la vie) ne peut pas naître du désordre
des éléments inanimés que l'on retrouve sur la Terre. Ils
font cependant un oubli de taille : la Terre n'est pas un système fermé.
Elle reçoit son énergie du soleil et en rejette constamment dans
l'univers sous forme de rayonnement infrarouge par exemple. Dans un tel système
ouvert, de l'ordre (ou néguentropie) peut se créer localement en
autant qu'il y a dégradation de l'énergie à plus grande échelle,
ce qui est le cas des organismes vivants sur la Terre. De toute façon,
l'auto-organisation de la matière s'observe même dans le monde inanimé,
qu'on pense seulement aux flocons de neige, aux dunes de sable, aux tornades,
aux éclairs, etc. «
Il y a des trous dans notre registre des fossiles » (l’argument
des chaînons manquants)
D’abord, il existe d’impressionnantes
séquences de fossiles montrant les plus fines étapes de transformation
des reptiles aux mammifères ou des anciens primates aux humains par exemple.
La présence de trous ne vient en aucun cas discréditer l’évolution.
C’est un fait qui a de nombreuses causes possibles, que ce soit l’érosion,
la rareté des conditions propices à la fossilisation, le fait que
la spéciation peut se produire sur une petite population, dans une région
restreinte ou encore se faire très rapidement (voir encadré).
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« La
théorie de l’évolution fait reposer l’émergence
de la vie uniquement sur la chance » La chance, par les mutations
aléatoires qui sont à l’origine de la diversité génétique,
est effectivement un élément essentiel de l’évolution.
Mais c’est bien mal comprendre le rôle tout aussi fondamental que
joue la sélection naturelle que de faire reposer l’évolution
que sur la chance. Car c’est bien en favorisant certaines variantes génétiques
au détriment des autres que des organismes mieux adaptés à
leur environnement vont évoluer. Le dernier
argument entré en lice pour tenter de miner la théorie de l'évolution
est ce que les créationnistes appellent le "dessein intelligent".
Il repose sur un argumentaire plus subtil qui veut que la complexité du
vivant soit telle que seule une intelligence extérieure à notre
univers pourrait en avoir planifié les moindres détails. Mais encore
une fois, il semble qu'une
compréhension adéquate de la théorie de l'évolution
rende superflue l'hypothèse du dessein intelligent d'une "conscience
supérieure". |
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