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Produire
un mouvement volontaire |
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La cognition incarnée », séance 10 : Comment
lenvironnement entre dans notre cerveau (cognition ancrée
et représentation modale)
La
danse (comme la musique) modifie le cerveau de ceux qui en font
souvent
En 1998, pratiquement
tous les membres de l’équipe olympique canadienne
disaient utiliser au moins une fois par jour des procédures
de répétition mentale par imagerie. Chacune
de ces séances durait en moyenne 12 minutes. La visualisation
du mouvement, en plus d’améliorer l’efficacité
de celui-ci et de permettre au corps de récupérer,
affecterait aussi positivement des facteurs psychologiques
comme la confiance, la concentration et la motivation. |
Si vous vous glissez
derrière un serveur et que vous soulevez à son
insu une bouteille qu’il porte sur son plateau à
bout de bras, vous verrez le plateau se soulever brusquement
avec le lever de la bouteille. Si, par contre, le garçon
prend lui-même sa bouteille, le plateau ne bougera pas
d’un centimètre : le cerveau a anticipé
la variation de poids et a provoqué un ajustement musculaire
parfaitement ajusté.
Voici une autre situation qui met en évidence la complexité
du contrôle moteur. Pendant que vous êtes assis
à votre bureau, levez votre jambe droite et formez
des cercles en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre.
Ensuite, pendant que vous faites cela, dessinez le chiffre
"6" dans les airs, avec votre main droite. Regardez
maintenant votre pied : il a changé son sens de rotation
sans que vous ne lui en ayez donné l’ordre !
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L'IMAGERIE MENTALE D'UNE ACTION |
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Ce qui entre dans notre
cerveau provient de nos sens et ce qui en sort s’exprime sous forme de mouvement, la parole impliquant
elle aussi la contraction de plusieurs muscles. Le corps humain
comprend au moins 600 muscles qui déplacent un squelette
de plus de 200 os. Il constitue ainsi un formidable arrangement
de leviers et de ressorts dont la fine mécanique doit être
coordonnée par notre système nerveux.
Chez l'être humain, bien que l'élaboration de mouvements
volontaires ait atteint un haut degré d'originalité
et de précision, il est bon de rappeler que nous conservons
aussi beaucoup de réflexes qui
nous facilitent la vie et qui sont apparus il y a très longtemps au
cours de l’évolution.
Cependant, même les mouvements
volontaires les plus simples sous-tendent des
commandes motrices d’une extrême complexité.
Ce qui a fait dire à certains qu’il était sans
doute plus facile de comprendre comment on construit les navettes
qui vont dans l’espace que d’expliquer comment les
astronautes font pour y grimper.
Apprendre
de nouveaux mouvements demande de la concentration.
Mais en s’entraînant, l’exécution
de ces mouvements peut devenir complètement automatique.
C'est cette libération de la pensée qui permet
au pianiste professionnel de laisser parler ses
émotions quand il joue, par exemple. On y parvient en
répétant le geste un grand nombre de fois ce
qui, avec le temps, va rendre plus efficace les
connexions du circuit nerveux sollicitées par le
nouveau mouvement.
Mais il semble qu’il y ait une autre façon
d’améliorer l’exécution d’un
geste à part la répétition pure et
simple de ce geste : simplement penser au geste en question
! C’est ce que l’on appelle l'imagerie mentale,
qui est une technique de plus en plus utilisée par
les athlètes pour améliorer leurs performances
sportives (voir encadré). |
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Si le seul fait de se répéter
mentalement un mouvement le rend ensuite plus efficace, c’est
qu’il semble que le cerveau ne fasse pas
une grande différence entre le fait d’exécuter
réellement un mouvement et celui de le visualiser intérieurement.
Depuis l'invention par Étienne
Jules Marey de la chronophotographie qui donna par
la suite naissance au cinéma, l'étude du mouvement
humain passe par les images. Des images prises à
intervalle régulier qui, lorsqu'elles sont superposées,
concrétisent la trajectoire des mouvements du corps
dans toute leur grâce et leur précision.

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Outre l’augmentation
de l’efficacité
des connexions d’un circuit nerveux, l'encodage d'une
voie nerveuse suite à un apprentissage peut aussi se
faire, curieusement, en diminuant l'efficacité de certaines
connexions. C'est de cette façon que le
cervelet s'y prend pour améliorer la coordination
des nouveaux mouvements que l'on est en train d'apprendre.
C'est un peu comme s'il
"calmait" certaines voies nerveuses qui nuisent à la
fluidité d'un mouvement. |
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