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Notre héritage évolutif |
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François
Jacob et le bricolage de lévolution
SEXE
: ou comment capter (trop) facilement lattention à
lheure dInternet
Un
Nobel pour les travaux sur les neurones de lorientation spatiale
La
« réutilisation neuronale » pour enfin sortir
de la phrénologie ?
Apprendre
lempathie
La
cognition incarnée : 14 cours à lUQAM et sur
ce blogue cet automne
«
La cognition incarnée », séance 9 : Le débat
sur la spécialisation fonctionnelle du cerveau (ou comment
sortir de la phrénologie)
Un
site web remarquable sur lévolution du genre humain
Lépigénétique,
une avancée récente abordée à «
Lécole des profs »
La
biologie cérébrale a son mot à dire dans nos
allégeances politiques
Chacun de nous connaît son
histoire récente et peut raconter ce qu’il a fait ce matin ou l’an
passé. Mais notre histoire ancienne, celle pendant laquelle le cerveau
humain s’est construit, est souvent peu connue. Pourtant, elle détermine
d’une façon au moins aussi importante nos comportements. C’est
cette histoire ancienne des cerveaux qui nous ont précédé,
celui des animaux et des premiers êtres humains, que l’évolution
en général et la psychologie évolutive en particulier explore
pour tenter de mieux nous comprendre. |
Une adaptation est une caractéristique
qui s’est développée durant l’évolution grâce
au mécanisme de sélection naturelle ou sexuelle. Elle se transmet
donc de façon héréditaire et peut être non seulement
anatomique mais aussi psychologique. Dans ce cas, les gènes sélectionnés
contribuent à la mise en place de circuits cérébraux particuliers.
C’est ainsi que les comportements qui s’avèrent les plus fructueux
sur le plan de la reproduction seront sélectionnés. | | |
L'APPROCHE DE LA PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIVE | | La psychologie évolutive
tente de répondre à des questions comme : Pourquoi aimons-nous ?
Pourquoi accordons une telle importance à la beauté ? Pourquoi voulons-nous
des enfants ? Pourquoi l’infidélité est-elle si fréquente
? Pourquoi tant d’injustices et de conflits ? La psychologie évolutive
n’est pas une sous-discipline de la psychologie, mais bien une façon
d’aborder les questions de cette discipline en leur ajoutant une perspective
particulière, celle de l’évolution. Car le système
nerveux qui produit nos
comportement individuels est non seulement le fruit de notre histoire personnelle
mais aussi, et surtout, de l’histoire évolutive de notre espèce.
Or notre espèce n’a pas
évolué dans nos villes modernes ni même dans des villages.
On estime que 99% de l’histoire évolutive de Homos sapiens s’est
déroulée dans un environnement ressemblant à l’actuelle
savane africaine. Durant toute cette période de plus de deux millions d’années,
nos ancêtres vivaient en petits groupes de chasseurs-cueilleurs nomades.
C’est seulement il y a 10 000 ans que certains ont commencé à
devenir sédentaires et à pratiquer l’agriculture. | |
Les
Dorobos de Tanzanie, qui ont encore un mode de vie de chasseurs-cueilleurs, voient
leur existence menacée par la perte progressive de leurs terres ancestrales. | | Or,
l’idée maîtresse de la psychologie évolutive est de
considérer le cerveau humain comme un vaste ensemble d’unités
spécialisées ou de « modules » adaptés aux
problèmes rencontrés par nos ancêtres chasseurs-cueilleurs
dans leur environnement. (voir encadrés) Autrement dit, au lieu
de considérer le cerveau humain comme une machine à apprendre n’importe
quoi, les psychologues évolutionnistes le voient plutôt comme un
couteau suisse : un assemblage de différents outils où chacun sert
à une fonction particulière | La
psychologie évolutive reconnaît bien entendu que chaque individu
développe au cours de sa vie des compétences et des préférences
qui lui sont propres. Mais elle affirme que derrière ces attributs personnels
se retrouvent certaines attitudes universelles que l’on retrouve dans toutes
les cultures. Cette « nature humaine » est le fruit du long processus
d’hominisation qui a mené jusqu’à nous.
Tout au long de leur évolution,
nos ancêtres ont dû rencontrer très souvent des bêtes
venimeuses comme des araignées ou des serpents dans leur environnement
naturel. Les humains plus craintifs ou qui avaient une aversion spontanée
pour ces bestioles ont probablement reçus moins de piqûres mortelles
que les plus téméraires d’entre eux. Ils se sont donc probablement
reproduits davantage, transmettant ainsi à leurs descendants cette crainte
salvatrice envers les bêtes rampantes ou à huit pattes.
En comparaison, les êtres humains ont maintes fois été tués
par l’automobile, mais comme celle-ci n’existe que depuis une centaine
d’années, aucune sélection particulière n’a encore
eu le temps d’opérer. Résultats : on continue d’avoir
peur
des araignées et des serpents qui ne représentent plus une
véritable menace pour nous, alors que l’automobile, pourtant responsables
de milliers de morts chaque année, ne suscite rien de tel en nous.
Voilà comment la psychologie évolutive peut éclairer
ce comportement universel : en considérant non pas notre environnement
actuel, mais plutôt celui dans lequel la quasi totalité de nos
ancêtres ont vécu. Nos crânes modernes abriteraient donc
encore des cerveaux de l’âge de pierre… |
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