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Certaines dépressions reçoivent
l’épithète de d’endogène (ou
de mélancolique). Pour celles-ci, il est difficile
de mettre le doigt sur un évènement déclenchant particulier.
Le sujet ne voit que lui-même comme source possible de sa souffrance et
tout est de sa faute. Sa douleur morale n’est absolument pas influencée
par l’attitude de son entourage envers lui. Les antidépresseurs ont
souvent des effets bénéfiques spectaculaires sur ces patients.
La dépression dite exogène (ou psychogène)
est au contraire liée à un événement récent
ou à une situation psychologique conflictuelle. Le sujet se sent isolé,
abandonné et bien souvent ce qui lui arrive est selon lui la faute des
autres. Il a donc tendance à se poser en victime, bien plus qu'en coupable,
ce qui est à l’opposé du déprimé mélancolique.
Les manifestations somatiques ainsi que les conduites suicidaires sont fréquentes.
Ces dernières ont toutefois souvent valeur d'un appel au secours, d'un
essai de mobilisation de l'entourage. Décès, rupture,
échec, abandon sont souvent à l’origine de ce type de dépression.
Parfois aussi des difficultés minimes aux yeux de l'observateur, mais causant
au sujet un problème d’estime de soi, sont susceptibles d'entraîner
une dépression d'origine exogène. La moindre gratification peut
alors amener une grande amélioration.
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SYMPTÔMES, TRAITEMENTS ET CAUSES DE
LA DÉPRESSION | |
Source : Debbie Aldridge/Illustration Services photo
| | Les
psychiatres considèrent généralement qu'une personne souffre
d'une dépression quand elle présente une série
de symptômes associant un état morbide, une tristesse généralisée
qui envahit tous les champs de son existence, une perte d'intérêt
ou de plaisir dans la plupart des activités et un ralentissement de l'activité
intellectuelle et motrice. Tout cela quotidiennement pendant une période
d’au moins deux semaines. Il est fort probable que les symptômes
de la dépression recouvrent en réalité plusieurs mécanismes
physiologiques distincts. Ces différences pourraient d’ailleurs expliquer
pourquoi certains traitements
aux antidépresseurs ont un effet bénéfique sur certains patients
et pas du tout sur d’autres. | Même
si on ne connaît pas les causes exactes de la dépression, on sait
qu’un certain nombre de facteurs interviennent dans son développement.
Ceux-ci interagissent entre eux, de sorte que la dépression, plutôt
que d’avoir une seule cause, résulte la plupart du temps de
la rencontre du «terrain» d'une personne avec un certain nombre de
circonstances défavorables. Parmi celles-ci, on distingue:
Les facteurs environnementaux
Des événements extérieurs à l’individu
peuvent contribuer au développement d’une dépression, comme
le décès d’un être cher, une séparation, la perte
d'un emploi, des problèmes financiers, une blessure ou une maladie invalidante,
etc. On estime que près de la moitié des dépressions
semblent être reliées à des situations stressantes. De plus,
plusieurs études montrent que le stress en bas âge peut prédisposer
au développement d’une dépression durant la vie adulte. Quand
on sait les effets néfastes que provoque l’activation
chronique de l’axe du stress sur la
neurogenèse, on n’est pas surpris que l’inhibition
de l’action puisse prédisposer sérieusement à la
dépression. | |
Les facteurs psychologiques L’histoire
de la personne, faite de souffrances vécues pendant l'enfance, ou au contraire
d’encouragements et d’occasions d’épanouissement façonne
le caractère particulier d’un individu qui le rend plus ou moins
sensible à la dépression. Ceux qui éprouvent constamment
des difficultés dans leurs relations, ont des problèmes de communication
ou souffrent de solitude risquent davantage de vivre des épisodes dépressifs.
De même, l'absence d'une relation étroite, de confiance, qu'il s'agisse
d’une relation amoureuse ou amicale, peut augmenter le risque de dépression.
La qualité du soutien que nous recevons de nos relations interpersonnelles
contribue donc à réduire les réactions physiques et émotionnelles
au stress et ainsi à protéger contre la dépression. | | Les
facteurs génétiques (ou héréditaires)
On sait maintenant que des facteurs génétiques qui affectent
le fonctionnement du cerveau peuvent rendre une personne plus fragile à
la dépression. Par exemple, les personnes dont les parents proches
ont souffert d'une dépression ont 15 % de risque d’en développer
une aussi alors que chez les personnes dont les parents proches ne sont pas dépressifs
les risques sont de seulement 2 à 3 %. De plus, des enfants nés
de parents ayant des antécédents de dépression mais adoptés
par des parents ne souffrant pas de cette maladie risquent malgré tout
de faire une dépression dans 15 % des cas. Chez les jumeaux identiques
(donc possédant exactement les mêmes gènes), les probabilités
pour un des jumeaux de vivre une dépression si l’autre en a vécu
une montent à 70 %. | Même
si certains gènes sont impliqués dans la dépression, il ne
semble pas qu’ils déclenchent inévitablement la maladie. Ils
se contenteraient de transmettre une susceptibilité à entrer plus
facilement dans un état dépressif. Susceptibilité que des
traits de caractères particuliers ou qu’un événement
extérieur pourrait transformer en véritable dépression.
Il est également important de réaliser que peu importe le ou
les facteurs ayant précipité une personne dans un état dépressif,
qu'ils soient environnementaux, psychologiques ou génétiques, ceux-ci
affecteront inévitablement l'activité
de certaines régions cérébrales ainsi que l'action de
certains
neurotransmetteurs dans le cerveau. Ce sont ces bouleversements physiologiques
qui, en bout de ligne, seront la cause proximale des symptômes de la dépression.
Les facteurs précédemment décrits pouvant, quant à
eux, être considérés comme des causes distales, ou ultimes.
D'où l'importance de tenter de remonter jusqu'à elles par un
travail psychothérapeutique, dont les conditions de succès nécessitent
parfois une intervention pharmacologique préalable.
La dépression peut être
considérée comme un désordre émotionnel au cours duquel
certaines émotions sont vécues de façon très intense.
Elle se distingue ainsi des désordres psychotiques, qui sont davantage
des désordres reliés à la pensée. Il peut cependant
arriver que l’intensité émotive d’une dépression
soit telle qu’elle amène également des problèmes d’ordre
cognitif. |
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