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Aux
origines des émotions : les neurosciences affectives
Lexercice
régulier : un remède contre lanxiété
Mieux
apprendre en tenant compte du fonctionnement du cerveau
L'anxiété et même
la crise d'angoisse ont sans doute pu avoir des effets bénéfiques
du point de vue de la survie au cours de l'évolution
de notre espèce. Si, par exemple, un de nos ancêtres
se retrouvait à passer à un endroit de la forêt
où il s'était déjà fait attaquer
par une bête sauvage, il pourrait ne pas le remarquer
consciemment, mais un sentiment d'anxiété ou
d'angoisse initié par sa mémoire
émotionnelle inconsciente pourrait l'inciter à
ne pas traîner dans les parages. Même chose pour
l'anxiété que suscite la nuit qui nous prive
de notre vision :
l'angoisse qu'elle peut susciter nous incite à
se tapir au fond d'une grotte plutôt que de circuler
sans souci dans la forêt et s'offrir en pâture
aux prédateurs. |
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QUAND LA PEUR PREND
LES COMMANDES |
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D'un point de vue psychologique, la peur,
l'anxiété et
l'angoisse désignent trois réalités distinctes.
Elles sont toutefois apparentées et peuvent aussi être
considérées comme trois degrés d'un même état
: la mise en jeu du système
nerveux sympathique qui pousse à l'action quand
celle-ci est impossible.
La peur est une émotion forte et intense éprouvée
en présence ou d'une menace réelle et immédiate.
Elle origine d'un système qui détecte les dangers
et produit des réponses qui augmentent nos chances
de survie face à cette situation dangereuse. Autrement
dit, elle met en branle une séquence comportementale
défensive.
Chez l'être humain, elle peut aussi surgir à
la pensée d'un danger potentiel. Les
principales voies nerveuses à l'origine de cette réaction
défensive qu'est la peur sont connues ainsi que les
circuits du cur de ce système d'alarme,
l'amygdale.
L'anxiété est
une émotion vague
et déplaisante qui traduit de l'appréhension,
de la détresse, une crainte diffuse et sans objet.
L'anxiété peut être produite par diverses
situations : une surabondance d'information qu'on ne parvient
pas à traiter, la difficulté d'admettre certaines
choses (comme la mort d'un proche), le
manque d'information qui fait nous sentir impuissant,
des événements imprévisibles ou incontrôlables
dans notre vie, le sentiment de ne pas pouvoir faire face
à un événement, etc.
Le cri (Edvard Munch)
L'anxiété peut aussi résulter, et cela
est proprement humain - donc issu d'un processus néocortical
- de la construction imaginaire d'une situation qui n'existe
pas mais qui est redoutée. C'est cette anxiété
d'origine corticale qui peut être apaisée par
des médicaments comme les benzodiazépines qui
potentialisent l'effet du principal
neurotransmetteur inhibiteur du cortex, le GABA.
Alors que l'anxiété passagère est normale
et sans conséquence, l'inhibition de l'action dans
laquelle nous met souvent une anxiété persistante peut
mener rapidement à des états pathologiques.
L'anxiété chronique peut aussi perturber les
performances de plusieurs fonctions cognitives comme l'attention,
la mémoire ou la résolution de problèmes.
Bien qu'elles aient une origine linguistique commune (angh de
racine indo-européenne signifie serrer, comprimer),
l'anxiété se différencie de l'angoisse par
l'absence de modifications physiologiques (sensation d'étouffement,
sueurs, accélération du pouls) qui ne manquent
jamais dans l'angoisse.
En effet, l'angoisse se caractérise
par l'intensité du malaise psychique ressenti qui résulte
d'une extrême inquiétude, d'un danger vague mais imminent
devant lequel on serait désarmé et impuissant. L'angoisse
survient souvent sous forme de crises qui sont très difficiles
à contrôler. L'individu a alors du mal à analyser
l'origine de son angoisse, et s'affole d'autant plus qu'il sent
les palpitations, les sueurs et les tremblements l'envahir. L'angoissé
se concentre alors sur le présent et ne peut plus assumer
qu'une tâche à la fois. Il présente des signes
de tension musculaire et respire avec peine et digère mal.
Alors
que la peur est une émotion fréquente
et naturelle, une peur qui se dérègle
et s'emballe peut être à l'origine de
plusieurs troubles anxieux. Ainsi, l'anxiété
généralisée est une peur
chronique sans déclencheur particulier. Les
phobies sont des peurs spécifiques (araignées,
foules, espaces clos, etc.) poussées à l'extrême. Les
troubles obsessifs compulsifs comportent souvent
une peur excessive de quelque chose, comme des microbes,
qui pousse la personne à des rituels répétitifs
pour s'assurer qu'elle ne rentrera pas en contact avec
ce qu'elle craint. Les
crises de panique impliquent le déclenchement
soudain de symptômes physiques de détresse
souvent associés à la peur d'une mort
imminente. Enfin, le
stress post-traumatique survient souvent lorsqu'une
situation ou un stimulus rappelle à une personne
une événement traumatisant vécu
longtemps auparavant mais qui lui semble tout à coup
présent
à nouveau. |
Le trac ressenti avant d'affronter un
public ou le stress qui nous envahit avant une épreuve
investie d'un enjeu particulier sont aussi des formes d'angoisse.
Angoisse que l'entrée en scène et l'action dissipent
généralement. L'angoisse peut donc aussi avoir
un aspect positif si elle permet de mobiliser nos énergies
pour donner le meilleur de nous-même à des moments
clés. Mais encore une fois, elle devient nocive lorsqu'elle
paralyse et empêche l'action. |
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