Le financement de ce site est assuré par vos dons, merci!
 
Dormir, rêver...
aide
Le cycle éveil - sommeil - rêve
Nos horloges biologiques

Liens
Aide Lien : Sommeil diurne et sécrétion de mélatonine chez les travailleurs de nuit Lien : Controlled exposure to light and darkness realigns the salivary cortisol rhythm in night shift workers Lien : Complex interaction of the sleep-wake cycle and circadian phase modulates mood in healthy subjects
Lien : Un horaire aux effets plus que secondaires Lien : Rotating shifts for police officers: study on complementary preventive approaches for fatigue reduction Lien : Prévention par la photothérapie des troubles d'adaptation au travail de nuit Lien : Guide de gestion de la fatigue pour les pilotes maritimes
Lien : "Vous travaillez à horaires irréguliers... voici des conseils pour vous aider" Lien : LES TROUBLES DU RYTHME VEILLE – SOMMEIL Lien : Sommeil et travail posté Lien : Vigilance et conditions de travail
Lien : Bipolar? Avoid night shift. Lien : L’exposition contrôlée à la lumière et à l’obscurité ajuste le rythme du cortisol salivaire chez les travailleurs de nuit Lien : L'horloge biologique et le travail de nuit Lien : Toward a Comparative Developmental
Chercheur
Chercheur : Diane Boivin

Les risques de souffrir de diabète, d'obésité et de problèmes cardiovasculaires sont plus élevés quand on travaille de nuit. Une étude suédoise a par exemple démontré que plus une personne prend ses repas la nuit, plus son taux de cholestérol augmente, même si cette personne mange exactement la même chose que quelqu'un qui vit de jour !

Le cortisol, une hormone dont la sécrétion connaît une pointe juste avant le réveil, pourrait être impliqué dans ce phénomène. En effet, le cortisol augmente la température corporelle et prépare le corps à recevoir le petit déjeuner. Sa concentration ne serait pas encore optimale vers 3 ou 4 heures du matin pour le repas principal des employés de nuit. Le corps ne serait tout simplement pas préparé à recevoir et à traiter de la nourriture et celle-ci ne serait pas bien métabolisée.

LE TRAVAIL DE NUIT

Notre horloge biologique, affinée au fil de l'évolution pour s'adapter à l’alternance du jour et de la nuit, ne favorise pas naturellement la vie active durant les périodes d'obscurité. Par conséquent, les changements importants dans les  périodes de veille et de sommeil que subissent les travailleurs de nuit entraînent  un désalignement du cycle activité / repos et de l’oscillateur circadien endogène.

Cet oscillateur règle la plupart des rythmes de l'organisme, y compris la structure du sommeil, les fonctions physiologiques, la production d'hormones et la vigilance. Le fait de vivre pendant un certain temps avec des phases circadiennes anormales peut perturber toutes ces fonctions.

Pourquoi est-il si difficile pour les travailleurs de nuit d’inverser tout simplement leur horloge biologique interne pour l’ajuster à leur horaire de travail nocturne ? Il semble que la difficulté vient des indices environnementaux externes, et plus particulièrement de la lumière du jour.

Il faut savoir que le degré d’intensité lumineuse d’un bureau ou d’une usine est d’environ 300 à 400 lux. C’est très peu comparé à la lumière du jour qui est environ 50 fois plus intense à l’aube et peut être jusqu’à 500 fois plus intense à midi ! Il semble donc que l’exposition, même très partielle, à la lumière du jour (par exemple en allant ou en rentrant du travail) soit suffisante pour garder l’horloge interne du travailleur de nuit synchronisée sur le cycle jour / nuit de son environnement. Un peu comme si l’horloge interne s’en remettait au signal le plus lumineux pour se synchroniser.

Sachant cela, plusieurs expériences ont été tentées pour « tromper » notre horloge biologique en jouant sur l’exposition des travailleurs de nuit à la lumière. L’idée générale est d’augmenter l’intensité lumineuse au travail et de limiter au maximum l’exposition des individus à la lumière du jour. Et cela fonctionne assez bien : de la même façon que nous récupérons d’un décalage horaire essentiellement en étant exposé à la lumière du jour dans le nouveau fuseau horaire, ces travailleurs voient leur horloge biologique se décaler. Si bien que leur maximum de vigilance arrive dans leur lieu de travail (qui est très éclairé) plutôt que durant la journée où ils dorment à la maison (et où l’exposition lumineuse est réduite).

 

Une de ces études typiques portaient sur des infirmiers et des infirmières  travaillant à plein temps de nuit dans des hôpitaux du Québec. Certains de ces travailleurs furent exposés de façon intermittente à de la lumière vive de spectre blanc lors des 6 premières heures de leurs quarts de travail.

On leur demandait également de porter des lunettes sombres lors de leur retour à domicile. Après quoi ils devaient rester dans la noirceur pendant 8 heures, tout comme les participants « contrôle » qui eux continuaient de travailler dans leur environnement habituel à faible intensité lumineuse.

 

Après avoir travaillé sur leurs quarts réguliers de nuit pendant environ 3 semaines, une adaptation complète à l’horaire de travail de nuit fut observée pour les courbes circadiennes de température corporelle, de mélatonine et de cortisol salivaire dans le groupe en traitement.

Cet ajustement physiologique était aussi accompagné d’un sommeil diurne significativement plus long dans le groupe en traitement. Pour tous ces paramètres, l’adaptation n’était que partielle dans le groupe contrôle.

Un horaire judicieux d’exposition à la lumière et à l’obscurité permet donc d’améliorer l’ajustement de l’horloge biologique au travail de nuit tout en améliorant le sommeil diurne. Des résultats qui devraient être pris en compte par les employeurs pour réduire les conséquences du travail de nuit sur la santé des travailleurs.

 


  Présentations | Crédits | Contact | Copyleft