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Il est des souvenirs
collectifs qu'on décide d'oublier parce qu'ils sont trop
tristes comme des catastrophes naturelles ayant entraînés
plusieurs morts. Il en est d'autres, comme celui de guerre fratricides,
qui le sont parce que c'est le seul moyen d'espérer pouvoir
vivre à nouveau en paix avec ses voisins. Ces oublis sont
choisis par les principaux intéressés, même si
c'est souvent inconsciemment.
Mais il existe un autre type d'oubli
qui ne découle
pas d'un choix de la population. Il caractérise les
régimes idéologiques désirant "
nettoyer " la mémoire d'un peuple d'événements
gênant pour ceux qui sont à la tête de
ces régimes. On a alors affaire à de la falsification
pure et simple des faits. On peut alors parler de manipulation
''orwelienne'' de la mémoire collective.
En imposant ainsi aux nouvelles
générations
le silence sur des pans entiers de leur histoire, la classe
dirigeante espère faire oublier que les privilèges
dont ils jouissent aujourd'hui ont souvent été
conquis dans
la peur et dans le sang. Ils espèrent aussi sans
doute, en occultant de la mémoire officielle tous
les faits non conformes à l'idée d'une nation
démocratique, faire oublier les répressions
au sein même de leur nation ou encore de tristes guerres
de conquêtes où ils sont sortis perdants.
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