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Notre
héritage évolutif |
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Une
visite guidée des trois infinis : petit, grand et complexe
Pour expliquer l’origine
de la vie dans la soupe primitive qui régnait sur
Terre peu après sa formation, plusieurs hypothèses
alternatives ou additionnelles ont été proposées.
Les premières formes de vie auraient pu par exemple être
apportées par les météorites et
les comètes, elles auraient pu apparaître sur
des surfaces minérales sous forme de proto-organismes
moléculaires capables de fabriquer d'emblée
leurs propres constituants, ou encore se développer à partir
de virus.
En effet, les virus sont des parasites cellulaires obligatoires
très simples ont des mécanismes moléculaires
atypiques qui pourraient correspondre à des mécanismes
très anciens, testés au cours des premières
étapes de l'évolution et qui n'ont pas été
retenus par les procaryotes ou les eucaryotes. |
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LE PASSAGE DU NON-VIVANT
AU VIVANT |
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La synthèse des protéines s’effectue à partir
de l’information contenue dans l'ADN. Mais L'ADN lui même
doit être fabriqué lorsqu’une cellule se reproduit.
Or sa synthèse nécessite des ... protéines,
en particulier des enzymes comme l’ADN-polymérase.
Pour qui s’intéresse aux origines de la vie, cela pose un sérieux
problème. En effet, l’ADN ne peut pas être venue en premier
puisqu’il faut des protéines pour le fabriquer. Et les protéines
ne le peuvent pas non plus puisque leur construction nécessitent l’information
de l'ADN. Pour résoudre ce paradoxe il nous fallait donc trouver comment
réaliser des synthèses sans protéines enzymatiques à partir
des briques
élémentaires de la vie.
Au début
des années 1980,Thomas Cech et Sydney Altman découvrent
que certains ARN peuvent avoir une fonction catalytique,
exactement comme les protéines. Ces ARN particuliers
reçurent l’appellation de ribozymes.
L'ARN peut donc jouer à la fois le rôle de l'ADN
et celui des protéines, brisant ainsi le cercle vicieux
de la poule et de l'oeuf. S’appuyant sur différentes
indices moléculaires, plusieurs chercheurs en sont venu à la
conclusion que l'ARN est probablement apparu sur Terre avant
l'ADN. Le problème des origines de la vie est donc devenu
en partie celui de l'origine de l'ARN, une question qui est
loin d'être résolue à l'heure actuelle.
En fait, la notion même de première molécule
n'a peut être pas de sens. Des mécanismes
de synthèse protéiques plus simples que ceux
que nous connaissons ont pu exister et ont peut-être
permis l’apparition de forme primitives mais néanmoins
effectives de molécules au pouvoir catalytique ou
auto-catalytique. |
La structure de la sous-unité
d’ARN ribosomale 5S
de Haloarcula marismortui.
Source: 5S ribosomal RNA Database |
De même, il se pourrait bien que toute recherche d’une
définition précise du vivant soit utopique, la vie
apparaissant en fait graduellement dans des systèmes de plus
en plus complexes. Le cailloux est inerte, le cristal croît,
les argiles pourraient servir de matrice facilitant des réactions
biochimiques, les protéines assurent le travail de la cellule,
les virus ont des capacités de reproduction, les protozoaires
sont autonomes et les cellules des métazoaires sont spécialisées
et organisées.
En considérant uniquement ses extrêmes ou en arrêtant arbitrairement
les propriétés du vivant, on se retrouve souvent face à des
confusions et à des paradoxes du langage. La meilleure compréhension
de la vie que l’on puisse avoir se limite peut-être
à observer le comportement de la matière et
la façon dont elle a progressivement gravit les différents
échelons de la complexité.
Vers la fin des années
1970, on a découvert un troisième groupe d'êtres
vivants sur terre, celui des archaebactéries.
Bien que procaryotes,
les archaebactéries ne sont pas plus proches des bactéries
classiques que des eucaryotes dans l'arbre généalogique
universel. Le groupe des archaebactéries comprend
un très grand nombre d'organismes qui vivent dans
des conditions extrêmes de température, certaines étant
présentes dans des sources chaudes dont les températures
sont voisines du point d'ébullition de l'eau. De nombreux
chercheurs ont rapproché cette observation du fait
que la température de la terre primitive
était probablement beaucoup plus élevée
que celle de la terre actuelle.
Pour Carl Woese, le microbiologiste qui a découvert
les archaebactéries, il semblerait même qu’il
faille remettre en question la fameuse doctrine de l’ancêtre
commun chère à
Darwin. Pour lui, il y aurait au moins trois formes de cellules
primitives qui seraient à l’origine de toutes
les formes de vie actuelles : les procaryotes primitifs, les
eucaryotes primitifs et les archaebactéries primitives,
qui tous trois pouvaient s’échanger des gènes.
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