Le financement de ce site est assuré par vos dons, merci!
 
Du simple au complexe
aide
Anatomie des niveaux d’organisation
Fonction des niveaux d’organisation

Liens
AideLien : Livres du primatologue Frans de WaalLivre : Robin Dunbar, Grooming, Gossip, and the Evolution of Language, Cloth edition, 1997. (240 p.)Lien : Les macaques choisissent la monarchie héréditaire
Lien : Statut socioéconomique et santé : le point de vue neurobiologiqueConférence de M. Jean-Pierre Roy, neurobiologiste - OMISSLien : LA FIN PROGRAMMEE DE LA DEMOCRATIELien: The Anatomy of StressLien: Stress : Whitehall stydy
Lien: The Whitehall Study
Histoire
Histoire: Spotlight on Neuroscience


Justice et équité : nous n’avons rien inventé

Chercher du sens à la vie devant la mort

Suivre le labyrinthe mental de nos pensées

Ménager son système immunitaire en refusant d’être dominé et en prenant des vacances !

Il ne faut pas confondre les hiérarchies de valeurs ou de classe que l'on retrouve dans les sociétés humaines avec les hiérarchies de fonction des systèmes vivants.

Les hiérarchies de valeur répondent à un instinct de dominance qui permet d'acquérir le pouvoir pour mieux satisfaire ses besoins personnels. Dans ce type de hiérarchie, les niveaux supérieurs commandent aux niveaux inférieurs et l'information circule essentiellement de haut en bas.

Les hiérarchies de fonction que l'on retrouve dans les organismes vivants diffèrent en ce sens que chaque niveau supérieur englobant le niveau de complexité qui le précède ne le commande pas. Il l'informe tout simplement des besoins de l'ensemble de l'organisme, tout comme les niveaux inférieurs informent les niveaux supérieurs des besoins métaboliques des ses éléments. L'information circule donc dans les deux sens.

LA DYNAMIQUE DES GROUPES SOCIAUX

La rareté de certaines ressources concentrées (et donc défendables) favorise l'émergence de compétition agressive entre les individus d'une société. S'ensuit l'établissement d'une hiérarchie de dominance qui institutionnalise, si l'on peut dire, ces relations conflictuelles.

La principale conséquence de l'établissement d'un ordre de dominance est que chaque individu cherche évidemment à s'élever dans la hiérarchie pour avoir un meilleur accès aux ressources.

Le tableau suivant montre que l'établissement d'une hiérarchie de dominance issue de la compétition agressive est à l'origine du jeu des alliances et de mécanismes réducteurs de tension comme le toilettage chez les primates (ou son équivalent chez l'humain, le bavardage) ou la réconciliation après un conflit.

Les études de primatologie ont démontré que le rang de dominance se transmet principalement de deux façons chez les grands singes :

  1. par l'appui de la famille : en donnant son appui à son enfant lors de ses premiers conflits, la mère lui transmet son rang de dominance, lui évitant ainsi de tomber au bas de l'échelle hiérarchique;

  2. par des alliances avec des individus de rang élevé : l'intervention d'un individu lors d'un conflit va toujours dans le sens de soutenir le dominant contre le dominé. Le corollaire est qu'un individu dominant isolé et privé de ses appuis habituels est rapidement renversé par une coalition d'individus subordonnés.

Les dynasties familiales ainsi que les incessantes fusions d'entreprises sont les manifestations humaines de ces mécanismes déjà bien élaborés chez les primates. Et comme chez nos cousins, les affrontements vont rarement jusqu'au combat, car par le jeu des alliances, les hiérarchies acquièrent une très grande stabilité.

Elles créent ainsi chez l'humain le phénomène de la reproduction des inégalités sociales de génération en génération, phénomène que l'on retrouve couramment dans nos sociétés sous des formes beaucoup plus complexe que chez les primates, mais dont nous n'avons pas inventé l'essence.

Nos systèmes politiques, malgré leur apparente diversité, sont encore aujourd'hui influencés par ces mécanismes très anciens de centralisation des pouvoirs. Ce ne sont plus des monarchies, mais peu importe le nom qu'on leur donne, ils continuent d'être réellement sous contrôle d'un très petit nombre d'individus dominants.

Et chez l'humain, ce sont moins les ressources comme telles que le contrôle de l'information qui devient la pierre angulaire du pouvoir. Les grands médias ou les firmes de relation publique des multinationales sont là pour nous le rappeler.

La clé de nos différences avec les primates sur le plan social est sans contredit le langage qui nous permet d'atteindre de hauts niveaux d'abstraction et donc de tromperies potentielles.

Car chez les grands singes, il n'y a pas de guerres, pas d'entités politiques regroupées autour d'un leader qui catalyse l'agressivité du groupe contre un autre groupe. Au contraire l'être humain peut, avec le langage, orienter des populations entières vers un seul et même but. La classe dominante utilise d'ailleurs le discours pour susciter entre autre le sentiment patriotique nécessaire à ses guerres de conquête.

Mais le langage peut aussi faciliter le rapprochement entre les êtres humains en nous donnant un outil de choix pour nous comprendre.

Outil : La primatologieLien: A BOZO OF A BABOON: A Talk with Robert Sapolsky
  Présentations | Crédits | Contact | Copyleft