La tradition orale est le principal
et presque unique moyen de conservation des acquis du passé
dans les sociétés sans écriture. L'ensemble
des énoncés oraux qui constituent cette tradition
expriment aussi bien les règles de conduite individuelle
que celles des relations sociales. Parmi eux, on retrouve les
mythes fondateurs, les récits historiques, les devises,
les proverbes, les contes et les récits légendaires,
les chants, les poèmes, les invocations, etc.
Dans ces sociétés sans écriture,
d'autres supports que le langage permettent aussi de réactualiser
des savoirs. Ainsi les rituels, notamment dans le domaine
religieux, comportent des gestes qui sont un rappel non
seulement des croyances mais aussi des faits passés:
fondation d'un village, alliance entre divers groupes,
partage d'un repas, etc. Mais, au fil du temps, le sens
de ces séquences sacrées peut être
perdu par les acteurs sociaux, qui n'en reproduisent plus
que la forme. |
|
Tout comme la parole, l'écriture permet
de stocker et d'échanger de l'information. Mais si
les sociétés humaines semblent utiliser un
langage articulé depuis environ 100 000 ans, l'écriture
ne serait apparue que depuis un peu plus de 5 000 ans.
L'écriture fut à l'origine d'un basculement
fondamental de la civilisation. Elle favorisa l'apparition
des grandes villes, des codes de lois, des comptes de marchandises
et du commerce en remplacement du troc. D'ailleurs, la
frappe de la monnaie constitue une autre forme de stockage
de données rendue possible par l'écriture.
Certains anthropologues associent l'invention de la logique,
de la science et de la philosophie à
celle de l'écriture alphabétique. Enfin, la
pédagogie, c'est-à-dire la transmission
élargie de ces connaissances, bénéficia
aussi grandement de l'avènement de l'écriture. |