Même
si la parole est fortement atténuée dans le milieu utérin,
des études basées sur les variations du rythme cardiaque du ftus
démontrent que celui-ci peut distinguer une nouvelle syllabe qui surgit
au milieu d'un mot familier répété. Avec la même technique,
on a aussi pu démontrer que le ftus pouvait même distinguer
un locuteur masculin d'un locuteur féminin.
La voix de la mère
est celle que le ftus entend le mieux car elle lui parvient par deux chemins
: la voie aérienne et la voie passant par le corps maternel. Il n'est donc
pas surprenant qu'en enregistrant les variations dans la fréquence de succion
du nouveau-né, il a été possible de montrer qu'après
seulement 12 heures passées hors du ventre maternel, celui-ci préférait
écouter la voix de sa mère plutôt que la voix d'autres femmes.
Par contre, aucune étude jusqu'ici n'a pu démontrer qu'un nouveau-né
préférait entendre la voix de son père à celles d'autres
hommes.
Les nouveau-nés de quelques jours préfèrent
aussi écouter un énoncé qui avait été lu par
leur mère durant six semaines avant leur naissance plutôt qu'un énoncé
récité par elle mais jamais entendu auparavant. Or, résultat
surprenant, cette préférence se maintient même quand c'est
une autre femme qui récite le texte ! Ceci montre que l'enfant a également
gardé en mémoire des éléments linguistiques entendus
avant sa naissance et que ce sont des éléments comme la mélodie
et le rythme de la langue qui ont surtout retenu son attention, c'est-à-dire
ce qu'on appelle la prosodie.
En grandissant, l'enfant fera un traitement
moins global de la langue pour s'attarder de plus en plus aux différents
sons rencontrés. Avant la fin de sa première année, il va
progressivement perdre certaines aptitudes, comme la reconnaissance de certains
sons et accents qu'il n'a pas l'occasion de rencontrer dans sa langue maternelle.
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