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Dormir pour nettoyer et réinitialiser le cerveau

Être éveillé, rêver et… se reposer durant l’été !

Des « liens-cadeaux » pour finir l’année 2014

De l’importance des oscillations cérébrales lentes durant le sommeil profond

Relâche pour le cours, mais pas pour le blogue, les conférences et la science !

Andy Clark : une vision unifiée du cerveau-corps-environnement

Le sommeil lent représente chaque nuit environ 75 % à 80 % du sommeil total, soit environ 6 heures de sommeil lent pour une nuit de 8 heures. Les deux heures restantes, soit à peu près 20% de la nuit, nous le passons donc en sommeil paradoxal.


Il semble qu’avec l’entraînement, on puisse réduire progressivement d’une heure ou deux son temps de sommeil normal sans ressentir trop de fatigue.

C’est d’ailleurs ce qui semble s’être passé dans les sociétés développées durant le dernier siècle : les adultes de 1910 dormaient en moyenne neuf heures par nuit, alors que celui d’aujourd’hui se contente de 7,5 à 8 heures. L’éclairage électrique qui permet d’augmenter facilement la durée de jours et la valorisation croissante de valeurs liées à la productivité durant ce siècle y est certainement pour quelque chose...


Alors que le corps est complètement paralysé durant le sommeil paradoxal, les mouvements sont fréquents durant le sommeil lent. Le dormeur effectue alors un changement majeur de position environ toutes les 20 minutes.


NOS DIFFÉRENTS SOMMEILS
LES CYCLES D'UNE NUITLES RÊVESLES DÉRÈGLEMENTS DU SOMMEIL

À chaque journée normale de sa vie, l’individu expérimente deux comportements très différents : l’éveil et le sommeil. Ceux-ci sont si ostensiblement distincts que même un extraterrestre les remarquerait au premier coup d’œil : « Le terrien passe environ les deux tiers de ses journées à la verticale à bouger et le tiers à l’horizontale à ne pas bouger », pourrait-on lire dans son journal de bord…

Mais ce que notre extraterrestre ne remarquerait pas tout de suite, et que les chercheurs n’ont mis en évidence qu’à partir du milieu du XXe siècle, c’est que notre sommeil est loin d’être une simple mise en veilleuse de notre activité mentale et physique. Il s'agit d'un réel "état second", aussi varié et complexe que l'état de veille et qui s’accompagne de modifications physiologiques importantes (température, sécrétions hormonales, rythme cardiaque et respiratoire, etc). De plus, loin d’être uniforme, notre sommeil fluctue entre différents stades (ou phases) survenant dans un ordre caractéristique au cours de la nuit.

Les phases qui surviennent en premier quand nous nous endormons sont appelées phases de sommeil lent, ou encore sommeil à ondes lentes. Les ondes dont on parle ici sont celles que l’on observe sur le tracé de l’électroencéphalogramme (ou EEG, voir capsule outil à gauche) d’une personne endormie. Le rythme de l’oscillation du tracé est effectivement très lent et de grande amplitude.

Les épisodes de sommeil lent sont entrecoupés d’un autre type de sommeil où, paradoxalement, le tracé de l’électroencéphalogramme ressemble beaucoup à celui de l’éveil avec son rythme rapide et sa faible amplitude. C’est pour cette raison que le neurobiologiste Michel Jouvet l’a nommé en 1959 « sommeil paradoxal ». Les anglosaxons le désignent aussi sous l’appellation de REM (pour Rapid Eye Movement, en anglais) parce que ce type de sommeil est aussi caractérisé par de nombreux mouvements oculaires rapides sous les paupières closes. Finalement, et c’est là sans doute sa caractéristique la plus fascinante, le sommeil paradoxal est la période de la nuit durant laquelle nous expérimentons nos rêves les plus détaillés et les plus étranges.

Les scientifiques (au contraire des extraterrestres…) distinguent donc non pas deux, mais bien trois états comportementaux fondamentaux : l’éveil, le sommeil lent et le sommeil paradoxal. Ces trois états sont produits par une activité cérébrale particulière et s’accompagnent également de modifications spécifiques de l’activité de l’organisme tout entier.



Chez l'être humain adulte, la durée moyenne de sommeil est de 7 à 8 heures. Mais pour certains « gros dormeurs » qui représentent environ 10 % de la population, 9 ou même 10 heures de sommeil sont nécessaires pour se sentir bien éveillés durant la journée. À l’inverser, 5 ou 6  heures peuvent suffire à 5 % de « petits dormeurs ». Il n’y a donc pas de durée idéale de sommeil en soi. Le seul véritable critère pour savoir si l’on dort suffisamment est de se sentir en forme dans la journée.

Les besoins de sommeil varient donc selon les individus et sont déterminés à la fois par notre génétique et par nos habitudes de vie, surtout à l'adolescence. Il en va de même pour notre tendance à se coucher tôt et à se lever tôt ou, au contraire, à se coucher tard et à se lever tard. Par conséquent, dire que tout le monde doit dormir 8 heures de minuit à 8 heures du matin est aussi absurde que de dire tout le monde doit chausser des 8 du même modèle de chaussure...

Mais que l'on dorme 6 ou 10 heures par nuit, la quantité de sommeil lent profond est la même pour tous: environ 100 minutes.  La différence de sommeil chez le gros dormeurs est donc due à plus de sommeil paradoxal et surtout à plus de sommeil lent léger. Les petits dormeurs ont donc en quelque sorte un sommeil plus concentré en sommeil lent profond que les gros dormeurs.

Dans notre société obsédée par la performance, on cite souvent en exemple Napoléon, Louis XIV ou Churchill qui dormaient, dit-on, que quelques heures par nuit.  Mais curieusement, on oublie de parler de tous les autres qui, comme Einstein, avait besoin de 10, et parfois même de 12 heures de sommeil par nuit !

Outil: Le sommeil chez les autres animaux

La principale différence entre l’éveil et le sommeil est que ce dernier ne fait pas intervenir la conscience. Durant le sommeil, c’est un peu comme si le cerveau se refermait sur lui-même, devenait une espèce de « zone autonome temporaire » même s’il n’est jamais complètement coupé du monde. En effet, même dans les stades les plus profonds du sommeil, un stimulus suffisamment fort en provenance de l’environnement sera perçu par le cerveau et peux réveiller le dormeur.

 

    
Liens
Lien : NOTRE VIGILANCE - UN RYTHME BIOLOGIQUELien : Cycles of sleeping and waking with the Doze familyLien : National Sleep FoundationLien : Qu’est-ce que le sommeil ?
Lien : Le sommeil, une succession de cycles...

Deux blocs de 4 heures de sommeil au lieu d’un seul de 8?


La durée de nos cycles de sommeil est relativement constante pour chacun d'entre nous nuit après nuit et tout au long de notre vie : certains ont des cycles de 90,  de 100,  de 110, de 120 minutes, etc.


Petits et gros dormeurs ont à peu près la même durée de sommeil lent profond. C'est donc le sommeil paradoxal et surtout les stades I et II qui varient d'une personne à l'autre et qui seront amputés chez les petits dormeurs.

LES CYCLES D'UNE NUIT
NOS DIFFÉRENTS SOMMEILSLES RÊVESLES DÉRÈGLEMENTS DU SOMMEIL

Nous avons deux grands types de sommeil, le REM et le sommeil lent, lequel se subdivise à son tour en 4 stades. Comment se répartissent ces différents types de sommeil au cours d’une nuit ? Dans quel ordre se succèdent-ils ? Se répètent-ils plusieurs fois ? Voilà des questions auxquelles on a pu répondre grâce aux enregistrements électroencéphalographiques (ou EEG) de nombreuses nuits de sommeil. 

Car malgré le fait que l’importance relative et la durée des différents stades de sommeil varient d’un individu à l’autre, d’une nuit à l’autre et que l’organisation de ces stades se modifie considérablement de l’enfance à l’âge adulte avancé, certains patterns généraux ont pu être dégagés.

Pour mieux visualiser ces patterns généraux, on utilise une représentation graphique appelée hypnogramme. L’hypnogramme n’est ni plus ni moins que le film d’une nuit de sommeil, minute par minute, tel qu’enregistré par l’EEG. Il montre donc non seulement la séquence selon laquelle s’enchaînent les différents stades de sommeil, mais également l’heure à laquelle chacun débute et finit.

Si nous analysons de manière chronologique un hypnogramme typique comme celui ci-dessous, on remarque qu’après quelques minutes d’endormissement, nous glissons de plus en plus profondément dans ce qu’il est convenu d’appeler le sommeil lent : d’abord le sommeil lent léger (stade 1 et 2), puis le sommeil lent profond (stade 3 et 4).



Autre caractéristique frappante de l’hypnogramme : la présence de cycles récurrents dans la succession des différents stades de sommeil. Ceux-ci se déroulent un peu comme une vague: 1-2-3-4-3-2-1-REM-1-2-3-4-3-2-1-REM-1-2… etc. Chaque descente en sommeil profond est donc suivie d’une remontée qui mène directement à une période de sommeil paradoxal (ou REM).


Le « train » d’une nuit de sommeil comprend plusieurs wagons qui s’enchaînent selon un ordre précis pour former 4 ou 5 grands cycles.

Chaque cycle dure environ 1h30 à 2 heures chacun; nous en avons donc 4 ou 5 par nuit. On appelle « rythmes ultradiens » des cycles qui, comme celui-ci, sont plus courts que les rythmes circadiens, qui eux fluctuent sur une période d’environ 24 heures.

L’hypnogramme nous montre aussi que le sommeil lent profond (stades 3 et 4) est plus prononcé en début de nuit. C’est ce qui explique les grandes vertus de récupération physique associées aux premières heures de sommeil. En fin de nuit, le schéma s’inverse et c’est le sommeil paradoxal, celui généralement associé aux rêves, qui dévient prédominant.


    
Expérience
Expérience : Sleep and Dreaming Experiments
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Outil: Les rêves lucidesLes rêves lucides

Être éveillé, rêver et… se reposer durant l’été !

La conscience humaine : son «expansion», sa «localisation»…

Nous rêvons tous à chaque nuit, même si on ne se souvient pas de nos rêves.  C'est que le souvenir d'un rêve est très labile et s'efface en quelques minutes après l'éveil.  Il est cependant relativement facile de se rappeler de ceux du matin, en les notant dès notre réveil ou simplement en se les répétant pour qu'ils laissent une trace dans notre mémoire à long terme.


Les situations préoccupantes vécues durant la journée sont souvent intégrées dans nos rêves. Une étude de Rosalind Cartwright sur un grand nombre d’individus en instance de divorce a montré que lorsque ceux-ci étaient réveillés durant leur sommeil paradoxal la plupart des rêves rapportés concernaient leurs préoccupations matrimoniales.


Dans les années 1960, Michel Jouvet a réussi à détruire, chez le chat, la région du cerveau responsable de l’absence de tonus musculaire généralisée durant le sommeil paradoxal. Ce dernier n’est en rien affecté par l’opération et se déroule normalement, sauf que les muscles peuvent maintenant se contracter. Qu’observe-t-on alors ? Les chats désinhibés, lorsqu'ils entrent dans leur phase de sommeil paradoxal, redressent la tête, se lèvent, se mettent à l'affût devant une proie imaginaire, font le gros dos ou leur toilette ! Bref, ils accomplissent des comportements caractéristiques de l’espèce.

À l’époque, Michel Jouvet en avait déduit que les chats « vivaient ainsi leurs rêves », associant ainsi le rêve au sommeil paradoxal. Mais des données plus récentes ont remis en question cette interprétation.

LES RÊVES
NOS DIFFÉRENTS SOMMEILSLES CYCLES D'UNE NUITLES DÉRÈGLEMENTS DU SOMMEIL


Depuis l’Antiquité, les rêves ont souvent fait figure de messages divins. Avec Freud au début du XXe siècle, les rêves deviennent la « voie royale de l’inconscient ». Leur scénario serait alors fabriqué à partir d’impressions vécues durant la journée et de souvenirs plus anciens qui sont transformés ou déguisés pour échapper au contrôle de la conscience.

 

Il faut attendre une cinquantaine d’années plus tard avec la découverte du sommeil paradoxal en 1953 pour que l’on fasse une première association entre le rêve et un état observable du cerveau.

 

 


Le Douanier Rousseau (1844-1910),
Le Rêve, 1910; Oil on canvas, 6' 8 1/2" x 9' 9 1/2";
The Museum of Modern Art, New York.

C’est Nathaniel Kleitman et Eugène Aserinsky, les découvreurs du sommeil paradoxal, qui firent eux-mêmes cette expérience déterminante dont le protocole était fort simple : lorsque les sujets qui dormaient dans leur laboratoire montraient les mouvements oculaires rapides typique du sommeil paradoxal, ils les réveillaient et leur demandaient s’ils étaient en train de rêver. Entre 75 et 95% des sujets répondaient par l’affirmative et pouvaient raconter des rêves très vivaces au contenu souvent fantastique, riche en émotions et en détails de toutes sortes.


Cette découverte eut beaucoup d’écho puisque c’était la première fois qu’on faisait une association entre des états quantifiables du sommeil paradoxal et ce que nous vivons subjectivement comme un rêve.

 

Mais le mystère des rêves était loin d’être élucidé pour autant. Car il y avait 5 à 10 % des dormeurs qui, lorsque réveillés durant leurs phases de sommeil lent, donc en dehors de leur sommeil paradoxal, affirmaient être tout de même en train de rêver. Ce pourcentage montait même à 70% dans certaines études si, au lieu de poser la question « Venez-vous de rêver ? », on leur demandait simplement « Que vient-il de vous passer par la tête ? ». Les états rapportés s’apparentaient alors à des impressions sensorielles semblables aux rêves du sommeil paradoxal mais de plus courte durée et construit de façon plus concrète et logique.

 

Le sommeil paradoxal n’est donc pas nécessaire pour rêver. Si un certain type de rêve, celui des associations surprenantes, semble entretenir une relation étroite avec le sommeil paradoxal, rêve et sommeil paradoxal ne sont en aucun cas synonymes. Cette distinction entre le rêve, qui est un état subjectif, et le sommeil paradoxal, qui est un état du cerveau, est fondamentale. Autrement dit, le rêve est un phénomène ne pouvant être décrit que qualitativement à travers le récit personnel et souvent déformé qu’en fait le sujet, alors que le sommeil paradoxal peut faire l’objet de mesures physiologiques précises, notamment sur le tracé de son EEG.



Si l’on connaît de mieux en mieux les conditions d’apparition des rêves et leurs caractéristiques intrinsèques, on ne peut en dire autant de leur rôle. En fait, nous sommes encore dans l'ignorance quasi-totale des fonctions du rêve et les hypothèses pour expliquer le pourquoi de ce phénomène sont presque aussi nombreuses que les chercheurs qui l'étudient.

    
Liens
Lien : Nuits blanchesLien : Livre : Vaincre les ennemis du sommeilLien : Quelques règles pour bien dormirLien : La nuit porte conseil
Lien : Sommeil, mon amiLien : Questions sur le sommeilLien : La grande aventure du sommeilLien : Les conseils pour mieux dormir
Lien : La sieste pour tousLien : UNE BONNE HYGIÈNE DE SOMMEILLien : Conseils pratiquesLien : Tips for Healthy Sleep
Lien : La Clinique du sommeil des Laurentides inc.Lien : Les méfaits de l'insomnieLien : Troubles du sommeilLien : Healthy Sleep Tips
Lien : Tips for Better SleepLien : Is Modafinil the answer for the Sleepless?Lien : Sommeil et médecine généraleLien :  You Need More Sleep
Lien : You Can Learn to Fall Asleep, Stay Asleep, & Wake Up Refreshed With Sleep School! Lien : The Ultimate Guide to Drowsy Driving

L’insomnie pour traiter la dépression ?

Deux blocs de 4 heures de sommeil au lieu d’un seul de 8?

Le plus grand service que vous pouvez vous rendre : dormir !

Le fameux truc du comptage de mouton pour s’endormir serait plus distrayant que réellement endormant.


Source : www.ahajokes.com


Les histoires d’individus restés plusieurs jours sans sommeil ne manquent pas. En 1959, un disc jockey de New York est resté éveillé pendant huit jours pour venir en aide à une oeuvre de bienfaisance. Les chercheurs qui surveillaient cette expérience de près constatent que cette personne généreuse ne tarde pas à avoir des hallucinations, puis à devenir paranoïaque au point de refuser de répondre aux questions des chercheurs.

Le Dr William C. Dement, un chercheur important sur le sommeil, a tenté l’expérience sur lui-même. Après 48 heures d’insomnie, il confirme le sentiment de paranoïa et se met à soupçonner d’hostilité envers lui ses compagnons de chambre. Très vite, il expérimente des troubles de vision, ainsi que des distractions et des maladresses inhabituelles.

Mais la plus longue période passée volontairement sans dormir qui soit documentée est celle d’un jeune californien de 17 ans qui a passé 264 heures (11 jours !) sans dormir. L’exploit, réalisé sans aucun stimulant pharmacologique, était motivé par un pari. Un somme d’une quinzaine d’heures et quelques autres bonnes nuits de sommeil ont suffi ensuite à le remettre en forme.

Lien : The Phenomena of Human SleepLien: PRIVATION DE SOMMEIL DE PLUS DE 120 HEURES AU COURS DU RECORD DU MONDE DE MARATHON ÉQUESTRELien : What Happens When You Don't Sleep?

Prendre le volant quand on n’a pas assez dormi est décidément une bien mauvaise idée. Aux États-Unis, on estime que les conducteurs qui s’endorment au volant sont la cause de 56 000 accidents de la route par année causant la mort de 1 500 personnes.

Si vous vous sentez endormi au volant, ouvrir la radio ou la fenêtre de votre véhicule est rarement suffisant pour chasser le sommeil. La meilleure chose à faire est d’arrêter son véhicule sur le bord de la route et de faire une sieste de 15-20 minutes. Boire un café peut aussi aider pour quelques heures, mais il prend environ 30 minutes à agir. Enchaîner le café et la sieste est donc un bon moyen pour reprendre la route plus réveillé.

Lien : Countermeasures to Prevent a Fall-Asleep Crash While DrivingLien : Drowsy drivingLien : CaffeineLien : Somnolence au volant… connaissez-vous les risques ?

La « restriction du sommeil » est une des techniques comportementales utilisées pour traiter l’insomnie. Par exemple, si vous ne réussissez à dormir que 6 heures par nuit parce que vous prenez 2 heures à vous endormir, cette technique consiste à ne rester au lit que 6 heures et quart. Par conséquent, si vous vous levez à 7 heures, vous n’irez donc pas vous coucher avant minuit quarante-cinq. Cette restriction permet de court-circuiter l’idée de performance liée au sommeil tout en accentuant légèrement sa privation de sommeil. Au bout de quelques nuits, l’insomniaque s’endort souvent en moins de 15 minutes. On allonge alors graduellement la nuit, à raison de 15 minutes par semaine, jusqu’à ce qu’on arrive à une nuit raisonnable.

LES DÉRÈGLEMENTS DU SOMMEIL
NOS DIFFÉRENTS SOMMEILSLES CYCLES D'UNE NUITLES RÊVES

 

On accole trop souvent l’étiquette de paresseux à ceux qui accordent trop d’importance à leur sommeil. Les heures de sommeil sont même souvent la première chose qui est sacrifiée quand on manque de temps. Pourtant, s’il y a une chose que l’on a tout avantage à respecter, c’est bien notre besoin de dormir.

Pour comprendre l’importance du sommeil, il suffit d’observer ce qui se passe quand on ne dort pas assez ou, comme le disent les médecins, quand on montre les signes du syndrome d’insuffisance du sommeil. Bien entendu, on est somnolent durant la journée. On tend aussi à faire la "grasse matinée" le week-end pour rembourser cette « dette de sommeil ».

Si l’on n’y parvient pas, plusieurs effets néfastes vont apparaître. C’est d’abord la vigilance, la concentration et la capacité de réfléchir qui sont diminuées. On observe ensuite un ralentissement des réflexes, des troubles de la mémoire, de la fatigue musculaire, des sautes d’humeur, voire de l’agressivité et de la difficulté à se situer dans le temps ou l'espace. Cela peut aller jusqu’à des hallucinations semblables à celles qui surviennent habituellement au moment de s'endormir, entre rêve et réalité. Anodines lorsqu'on est au lit, elles peuvent être fatales au travail ou au volant (voir encadré à gauche). En fait, le manque de sommeil serait la cause cachée de la majorité des "erreurs humaines" qui provoquent des accidents.

À plus long terme, plusieurs études ont trouvé une relation entre la quantité et la qualité du sommeil et plusieurs problèmes de santé chroniques. C’est le cas par exemple de l’obésité, du diabète ou de l’hypertension. Dans ces trois cas, le manque de sommeil perturbe des mécanismes régulateurs qui se mettent normalement en branle durant la nuit.

Mais revenons au manque de sommeil dont l’origine peut être volontaire ou involontaire. On peut en effet couper volontairement dans ses heures de sommeil comme lorsqu’on travaille trop tard en soirée ou encore si l’on a utilisé une partie de la nuit pour des activités nocturnes plus ludiques. Mais le manque de sommeil peut aussi être involontaire si l’on veut dormir mais qu’on n’y arrive pas. On fait alors de l’insomnie.

L’insomnie s’installe souvent de façon insidieuse. C’est ainsi qu’après quelques mauvaises nuits causées par le mariage de sa fille ou par une perte d’emploi, on se couche en appréhendant déjà des difficultés à s’endormir. Voilà qui peut être suffisant pour faire fuir le sommeil et installer le cercle vicieux de l’insomnie. Car si vous dormez encore mal cette nuit-là, vous vous inquiéterez encore plus la nuit suivante, et ainsi de suite.

Plus de la moitié des insomnies peuvent être améliorées, sinon guéries, en appliquant les quelques conseils d’hygiène de vie suivants qui impliquent  des changements d’attitudes et d’habitudes.

Attitudes :

- ne pas se blâmer de ne pas pouvoir dormir. Il n'y a rien de pire pour faire fuir le sommeil que de se mettre de la pression.

- ne pas croire que l'on est un mauvais dormeur si on ne dort pas 8 heures ; il est contre-productif d’espérer s’endormir en touchant l’oreiller et dormir 8h d’affilé toutes les nuits. 

- évitez de dramatiser la situation

- planifier une activité plaisante en commençant la journée après une mauvaise nuit; cela évite de broyer du noir et vous prouve que la journée peut être agréable même si on n’a pas bien dormi.

 

Habitudes :

- attendre le bon moment pour se coucher ; se mettre au lit uniquement lorsqu'on se sent très fatigué; quitter la chambre si le sommeil ne vient pas après 15 à 20 minutes;

- réservez le lit uniquement au sommeil et aux activités sexuelles; sortir la télé, les livres et le téléphone de la chambre à coucher; il s’agit de créer une association d’idées entre cette pièce et le sommeil;

- régulariser l'horloge biologique en essayant de se lever à la même heure chaque matin peu importe le nombre d'heures dormies la nuit précédente (et même la fin de semaine);

- évitez les siestes durant la journée si vous souffrez d’insomnie; éviter aussi tout exercice intense, un bain chaud ou un lourd repas juste avant d’aller au lit ; tout ce qui fait grimper la température corporelle fait fuir le sommeil; par contre, prendre un bain ou une douche tiède procure une détente musculaire favorable au sommeil;

- proscrire le thé, le café, le Coca, le tabac, l’alcool et autres excitants avant d’aller au lit;

- prendre un repas le soir, sans excès (ni trop, ni trop peu) suffisamment éloigné du coucher; des produits laitiers ou des tisanes sédatives peuvent avoir un effet bénéfique sur le sommeil

- des exercices physiques réguliers et modérés, pas trop près de l'heure du coucher, favorisent le sommeil; cela peut être simplement une marche avant l'heure du coucher.

- les petites habitudes tranquilles associées au moment d’aller au lit favorisent le sommeil: lire, écrire, etc. Bref se changer les idées au lieu de redouter une nuit blanche ;

- faire des exercices de relaxation permet de lutter contre les tensions qui peuvent gêner la venue du sommeil; la respiration calme et profonde est relaxante de même que l’écoute de musiques apaisantes; Bref, tout ce qui apporte le calme et permet d'atténuer le stress et l'anxiété est favorable au sommeil.

Cette approche de rééducation au sommeil est plus efficace que les somnifères pour modifier de façon durable les habitudes de sommeil. Si les insomnies persistent, la prise de somnifères pendant quelques jours peut cependant réhabituer les insomniaques à dormir. Mais il s’agit là d’une solution temporaire et bien imparfaite puisque le somnifère peut rapidement créer une dépendance, de sorte qu’en quelques semaines, cette solution devient partie intégrante du problème.

La majorité des somnifères agit en se fixant sur des récepteurs GABA. Ce faisant, ils inhibent le réseau de l’éveil mais perturbent aussi d’autres circuits, comme celui de la mémoire et de l’humeur. De plus, des effets secondaires comme la somnolence pendant la journée ou des tremblements sont souvent observés. La vraie solution est donc véritablement de réapprendre à dormir.

Une sieste d'une vingtaine de minutes serait bénéfique pour la plupart des gens qu’elle rendrait plus alertes en plus d’améliorer la capacité de concentration. Les bienfaits psychologiques au niveau de l'humeur seraient aussi appréciables. Mais attention : une sieste trop longue, d’une heure par exemple, sera suivie d'une période d'inertie, parce qu'on sera allé dans un sommeil trop profond.

La sieste est recommandée aux personnes qui ont une dette de sommeil, aux personnes somnolentes et à celles qui souffrent de certains troubles du sommeil, comme la narcolepsie. Elle est cependant déconseillée aux insomniaques puisqu’elle risque d’hypothéquer leur prochaine nuit de sommeil.

Dans les cas extrêmes comme la navigation en solitaire où il est impossible de dormir plusieurs heures de suite, les recherches ont révélé que des siestes de 10 à 20 minutes, faites à intervalles réguliers au cours de la journée, peuvent assouvir partiellement le besoin de sommeil et assurer des niveaux minimaux de performance pendant quelques jours. Mais les niveaux de performance atteints dans ces conditions sont toujours bien en deçà des niveaux de performance atteints lorsqu’on est parfaitement reposé.

Lien : La sieste mode d'emploiLien : Éloge du roupillon

 

Des « micro-sommeils » qui durent quelques secondes peuvent survenir lorsqu'on effectue des tâches monotones comme la conduite automobile sur des centaines de kilomètres. La fréquence des micro-sommeils est proportionnelle au manque de sommeil mais peut également survenir chez l'individu ayant bien dormi, en particulier au moment des variations cycliques de la vigilance, comme celles survenant environ toutes les 90 minutes.

Lien :  Micro-sommeil Lien : Hallucinations spécifiques au sommeil
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