Il n'y a aucune preuve scientifique
que les vitamines, sels minéraux, gélules ou autres granules vendus
pour avoir des effets sur la mémoire en ont vraiment. Ils sont peut-être
bons pour votre santé, et certainement pour celle des compagnies pharmaceutiques
qui les vendent, mais c'est tout.
La mémoire
est un phénomène complexe qui affecte de nombreux circuits de neurones
renforcés grâce à différents types de neurotransmetteurs
qui se fixent aux récepteurs (les " clés " qui ouvrent
les " serrures "). Plusieurs recherches portent sur des substances capables
de ralentir les pertes de mémoire de certaines maladies dégénératives.
Mais l'introduction de substances extérieures dans le délicat équilibre
de nos neurotransmetteurs risque davantage de perturber notre mémoire que
de l'améliorer.
Par exemple, la caféine nous stimule en
élevant notre taux d'adrénaline. Cela peut nous aider à nous
concentrer sur le moment, mais à long terme la caféine est aussi
génératrice d'anxiété et d'insomnie, toutes deux néfastes
à la mémorisation.
EXERCER SA MÉMOIRE CONTRE L'OUBLI
" La mémoire
est une faculté qui oublie ", dit-on souvent pour justifier nos trous
de mémoire. Mais on n'a pas à avoir honte d'oublier. L'oubli est
un phénomène normal, essentiel même. En fait, nous oublions
parce que notre cerveau est organisé pour éliminer tout ce qui pourrait
l'encombrer inutilement.
On oublie
surtout les choses qui n'ont pas été encodées assez solidement
dans nos réseaux de cellules nerveuses. L'oubli se distingue en cela de
l'amnésie qui est une perte de mémoire
excessive due à une lésion cérébrale ou un traumatisme
psychologique.
Il n'existe
pas de pilule miracle pour améliorer sa mémoire (voir encadré).
On peut cependant l'améliorer de deux façons :
1) en ayant une
bonne hygiène de vie, en particulier en ayant suffisamment de sommeil.
Contrairement à ce que l'on entend parfois,
on ne peut pas apprendre de nouvelles choses en dormant (en écoutant une
cassette par exemple), mais on retiendra mieux les choses apprises durant la journée
grâce à une bonne
nuit de sommeil complète.
2)
en faisant des exercices qui font travailler la mémoire.
Par
exemple, la lecture est un excellent moyen d'exercer la mémoire car elle
met en jeu, en permanence, l'attention, la
perception visuelle, la construction d'images mentales, l'organisation des
informations, etc... qui sont toutes essentielles à une bonne mémoire.
Il y a une forme d'amnésie
que nous connaissons tous puisque nous l'expérimentons chaque nuit : celle
qui accompagne notre sommeil
! En effet, beaucoup de choses se passe lorsque nous dormons, que ce soit dans
l'environnement extérieur ou dans notre monde intérieur (rêves,
cauchemars,
somnambulisme, parler durant son sommeil, etc.). Pourtant, nous n'avons
le plus souvent aucun souvenir de ces activités lorsque nous nous réveillons.
On est même tellement habitué à ce phénomène
que si on ne peut pas se rappeler ce qui s'est passé au cours d'une période
de la journée, on sera tout simplement porté à se demander
si l'on a dormi.
TYPES D'AMNÉSIES
L'amnésie est
une perte importante de mémoire, une perte plus grande que le simple oubli
qui survient normalement dans la vie de tous les jours.
Ces
troubles importants de la mémoire peuvent affecter certains domaines alors
que d'autres restent intacts. Par exemple, les souvenirs lointains sont souvent
mieux préservés que ceux du passé plus récent. La
mémoire
des habitudes (procédurale) est d'habitude aussi mieux conservée
que la mémoire
des faits et des événements.
Il
est donc rare que l'amnésie d'une personne soit totale. De plus, avec le
temps, on assiste souvent à une récupération progressive
des souvenirs, que ce soit ceux d'avant ou d'après
l'accident à l'origine de l'amnésie.
Une autre amnésie que plusieurs ont expérimenté
est celle qui survient lors d'une anesthésie générale. Le
succès d'une telle anesthésie dépend non seulement de l'absence
de réaction à l'acte chirurgical et à la douleur, mais aussi
de l'absence de souvenir de la douleur ou de tout autre événement
durant l'opération.
AMNÉSIE ANTÉROGRADE ET RÉTROGRADE
Lorsqu'une personne est
victime d'un accident entraînant une amnésie, on cherche d'abord
à savoir si la perte de mémoire se rapporte à des informations
apprises avant ou après l'accident.
On parle d'amnésie
rétrograde lorsque la personne ne se souvient plus des événements
de sa vie survenus avant la lésion.
Le
contraire, quand elle ne peut plus acquérir de nouveaux souvenirs à
partir du moment de l'accident, est appelé amnésie antérograde.
L'amnésie
antérograde donne lieu à d'étranges situations. Les gens
qui en souffrent oublient l'identité de leur médecin et le salue
à chaque rencontre comme si c'était la première fois qu'ils
le voyaient.
Ils doivent aussi user de toutes sortes
de stratégies pour mener une vie en apparence normale. Par exemple, ils
vont traîner un petit carnet dans lequel ils notent tout ce qu'ils font
à chaque jour pour que, s'ils sont questionnés à ce sujet,
ils puissent répondre quelque chose. Et s'ils n'ont noté que le
titre d'un spectacle qu'ils ont vu, ils n'auront, en le relisant, pas la moindre
idée si c'était bon ou pas...
Les amnésies peuvent toucher sélectivement
les différents types de mémoire que l’on peut classifier selon
leur
durée ou le
type d’information à se rappeler.
Une autre
façon de classifier nos capacités mnésiques est de considérer
si le contenu à mémoriser a eu lieu dans le passé (la mémoire
rétrospective) ou si c’est quelque chose qui doit advenir dans le
futur et qu’on doit ne pas oublier (la mémoire prospective).
Alors que la mémoire rétrospective peut être de nature
sémantique
ou épisodique, la mémoire prospective peut également
se subdiviser en deux types : les souvenirs déclenchés par
un indice temporel (comme aller chez le docteur à 8 heures), et les souvenirs
déclenchés par des événements (se rappeler de poster
une lettre en voyant une boîte aux lettres). Dans ce deuxième cas,
il n’est pas toujours nécessaire que les indices aient un lien avec
ce qu’on doit se souvenir, le fameux bout de ficelle que l’on s’attache
autour du doigt, et que l’on a préalablement associé à
l’action à exécuter, en fait foi !