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Les
motivations profondes de lêtre humain
Aux
origines des émotions : les neurosciences affectives
Maîtres
et esclaves de notre attention
«
La cognition incarnée », séance 12 : Influences
émotionnelles de lenvironnement social (complémentarité
du système nerveux, hormonal et immunitaire)
Le plaisir n’est
qu’une partie de ce que l’on nomme le
bonheur. Le bonheur serait un état beaucoup plus complexe qui
ne se réduit pas à la simple activation des voies dopaminergique
dans le circuit
de la récompense. Ainsi, l’absence d’émotion
négative serait nécessaire pour se sentir heureux. Car dès
que la peur, l’angoisse
ou la tristesse nous envahit, le plaisir s’évanouit. Par conséquent,
tout ce qui diminue l’activité de l’amygdale,
structure cérébrale associée aux émotions négatives,
nous rapproche de l’état de bonheur. C’est le cas par exemple
des tâches mentales non-émotionnelles, ce qui procure un fondement
biologique à l’idée très répandue que se tenir
occupé est la base du bonheur. Mais une troisième composante
doit aussi entrer en jeu pour que l’on puisse parler de bonheur. Il s’agit
de l’activation de la
région ventro-médiane du cortex préfrontal, une
région dont l’activité est d’ailleurs réduite
chez les dépressifs. C’est de cette région qu’émergerait
le sentiment de cohérence du monde nécessaire au bonheur, autrement
dit la notion de sens. | | |
RECHERCHER L'AGRÉABLE ET ÉVITER LE DÉSAGRÉABLE
| | La principale fonction
du cerveau est de garder l’organisme qui l’héberge en vie et
en état de se reproduire. On dira ce qu’on voudra sur l’intelligence
humaine, les cerveaux de Mozart ou d’Einstein ont d’abord dû,
avant de produire leurs œuvres, assurer la survie de leurs auteurs !
Il n’est donc pas surprenant de constater que
les systèmes de notre cerveau qui influencent le plus nos comportements
sont ceux qui nous permettent de satisfaire nos besoins vitaux (manger, boire,
se reproduire, se protéger). On
peut voir trois phases dans ce puissant système permettant de maintenir
l’équilibre de notre milieu corporel.
D’abord, en réponse à un stimulus, notre cerveau nous
incite à l’action pour satisfaire un besoin. C’est
par exemple la faim qui nous pousse à nous faire à manger quand
le taux de glucose diminue dans notre sang. Ou bien le désir sexuel qui
nous pousse à faire l’amour à un partenaire disponible. Ou
simplement l’isolement qui nous pousse à rencontrer les autres, un
besoin de socialisation plus spécifiquement humain.
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En deuxième lieu, cette action sera récompensée
par une sensation de plaisir. Mais il est important de noter que c’est
l’action qui est surtout récompensée, et pas seulement l’obtention
de la récompense. Un sérum peut rétablir votre taux de glucose
sanguin, mais il ne vous donnera jamais autant de plaisir qu’un bon repas
partagé avec des amis. L’action, qui se traduit souvent par un rituel,
est donc à la base même du plaisir ressenti.
Enfin, un sentiment de satisfaction vient
mettre un terme à l’action… jusqu’à ce
qu’un nouveau signal ne viennent redéclencher un désir. Les
comportements utiles à notre survie sont donc sous contrôle du cycle
« désir – action – satisfaction » qui permet à
l’organisme de maintenir son intégrité.
| Toutefois,
ce n’est pas toujours l’approche qui est le meilleur comportement
à adopter pour assurer notre survie. La
fuite ou la lutte peuvent aussi nous sauver la vie…
Le bonheur a donc besoin du plaisir, mais aussi
de la représentation du plaisir. Il faut qu'on puisse dire: « On
a bu du bordeaux. Il était bon. Souviens-toi, c'était pour ton anniversaire!
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