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Léducation
aux neurosciences sort des sentiers battus
SEXE
: ou comment capter (trop) facilement lattention à
lheure dInternet
Les
écrans : libération ou esclavage ?
De
lutilité des vacances pour explorer deux grands modes
cérébraux
Les
dépendances déclenchées par le manque de liens
sociaux
«
Intelligence artificielle » : périls (déjà)
en la demeure ?
Notre
cerveau na pas évolué pour gérer autant
de sollicitations électroniques
Les
réseaux sociaux toxiques pour la conversation démocratique
?
Le délai nécessaire pour devenir
accroc varie selon les individus et aussi selon les substances. Il peut être
assez long comme pour l'alcool,
mais très courts pour d'autres substances comme l'héroïne.
Certains sont devenus dépendants de l'héroïne au bout d'une
quinzaine de jours seulement. |
Quand on pense aux dépendances, on pense
immédiatement aux drogues, donc à des substances que l'on introduit
dans notre organisme. Mais il y a un deuxième grand type de dépendance.
Ce sont les dépendances à une activité quelconque, où
les molécules créant la dépendance sont alors sécrétées
par notre propre corps. Cette activité peut être le sport, le jeu,
la présence d’une personne en particulier ou toute autre situation
qui nous procure des sensations fortes. |
En anglais, on utilise le mot « craving
» pour décrire l’état d’une personne dépendante.
D'ailleurs, le mot "addiction" que l'on utilise parfois en français
est aussi emprunté à l'anglais, lui-même issu d'un terme juridique
de vieux français qui signifie devenir esclave pour rembourser ses dettes. |
| | La consommation d’une
drogue qui nous procure du plaisir ne mène pas inévitablement à
la dépendance. On commence à parler de dépendance lorsqu’
on observe chez quelqu'un le besoin compulsif et irrépressible pour une
substance psychoactive. Les spécialistes des dépendances
ont cerné plusieurs critères qui, s’ils s’accumulent
chez une personne, constitue un bon indice de la présence d’une dépendance.
Parmi ceux-ci, on retrouve : - le désir
persistant pour la drogue et l’incapacité d’arrêter de
la consommer ;
- le développement
d’une tolérance à la drogue qui l’oblige à en
consommer des quantités croissantes pour avoir les mêmes effets ;
- l’apparition de symptômes de manque pour
la drogue dès que l’on cesse d’y avoir accès (syndrome
de sevrage) ;
- beaucoup de temps est passé
à se procurer la drogue, à sa consommation et à la récupération
de ses effets ;
- incapacité d’interrompre
la consommation ou de la contrôler et ce, parfois même au mépris
de ses propres valeurs ;
- l’usage
de la drogue est maintenu, malgré la reconnaissance de problèmes
physiques, psychologiques et sociaux importants créés par cet usage.
A différents degrés, on est tous dépendants à quelque
chose, parce que la dépendance est intimement liée à la
quête du plaisir. Et on est tous prédisposés à
répéter les expériences agréables parce que c'est
une stratégie qui a été bonne pour notre survie durant l'évolution.
La difficulté, c'est donc de gérer son plaisir pour qu'il nous fasse
effectivement plus de bien que de mal. Car les dépendances comportent
des
composantes physiques et psychologiques qui contribuent à maintenir
la personne dépendante dans la spirale autodestructrice de la consommation.
Une dépendance
se caractérise souvent par des périodes d'abstinence suivie de rechutes.
Celles-ci surviennent le plus souvent quand la personne se retrouve dans le contexte
qui était associé au rituel de leur dépendance. Les fumeurs
qui ont arrêté savent à quel point la tentation de fumer est
forte lorsqu'ils se retrouvent dans des situations autrefois associées
à la cigarette (après un repas, pendant un effort de réflexion,
dans un bar...). De même, les ex-toxicomanes qui retournent dans le milieu
où ils consommaient jadis risquent davantage de faire des rechutes. La
dopamine, un messager chimique impliqué dans le circuit de la récompense,
pourrait jouer un rôle très spécifique dans cet
effet déclencheur de l’environnement. | | |