Or parmi les protéines
capables de se fixer sur l’ADN, plusieurs viennent de gènes qui,
lorsqu’ils sont exprimés, confèrent à la cellule une
spécialité propre à sa position dans l’organisme. On
parle de gènes homéotiques pour désigner
ces gènes qui codent pour des protéines qui se lient à des
séquences spécifiques d’ADN et qui influencent ainsi le développement
ultérieur d’un organisme. Ces séquences spécifiques
d’ADN sont désignées pour leur part par le vocable homéoboîte
(ou homéobox). Les protéines issues d’un
gène contenant une séquence homéobox peuvent à leur
tour se fixer à un autre gène, déclenchant ainsi à
son tour une cascade d’expression génique conduisant à la
segmentation de l’embryon. On voit donc comment certains gènes
homéotiques « maître » contrôlent la transcription
d’un ensemble de gènes secondaires qui, eux-mêmes, influencent
l'activité d'autres gènes-cibles d'un niveau inférieur dans
la hiérarchie, qui eux produiront les protéines à partir
desquelles les structures et organes de l'organisme sont mis en place. Certains
gènes contenant la séquence homéobox, les gènes hox,
sont regroupés les uns à la suite des autres le long de certains
chromosomes (voir le schéma ci-contre). De plus, l’ordre de cet alignement
reflète la position des parties du corps que ces gènes contrôlent.
Les gènes hox sont considérés, par l’entremise des
protéines régulatrices qu’ils produisent, comme les chefs
d’orchestre de l’organisation anatomique du corps, incluant le système
nerveux. |