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Chercheur : Durkheim

Il y a plus de quatre fois plus d’hommes que de femmes qui meurent par suicide. Toutefois, ce sont les femmes qui font le plus de tentatives de suicide. Parmi les explications possibles à ce phénomène, on a observé que les hommes avaient tendance à utiliser des moyens plus violents, comme les armes à feu, alors que les femmes se tournent davantage vers les poisons et les surdoses de médicaments, ce qui leur permet de survivre si les doses ne sont pas suffisantes.

Les personnes suicidaires sont souvent terriblement ambivalentes : elles veulent à la fois vivre et mourir. Le choix des moyens pour tenter de se suicider reflète aussi parfois ce degré d’ambivalence.


Environ 30 à 40 % des gens qui s’enlèvent la vie ont déjà fait une tentative de suicide. Et le risque qu’une personne réussisse à s’enlever la vie est plus de 100 fois plus élevé que la normale durant l’année qui suit une tentative de suicide.

LE SUICIDE

« II n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide ». Ainsi Albert Camus ouvrait-il en 1942 Le Mythe de Sisyphe, l'essai qui le rendit fameux. Cette idée, qui alimente tout l’ouvrage, attire entre autre l’attention sur le fait que l’être humain est le seul animal qui peut consciemment mettre fin à ses jours.

Historiquement, le suicide a été longtemps condamné sur le plan civil et religieux jusqu’à l’avènement des thèses psychiatriques du XIXème siècle. Le simple décompte des hypothèses qui ont été faites à partir de ce moment sur le suicide témoigne de la complexité de ce phénomène rattaché très souvent à la dépression.

Outre les philosophes et les psychiatres, les sociologues qui ont abordé la question du suicide ont attiré l’attention sur l'intégration sociale comme variable essentielle pour comprendre ce phénomène. Pour eux, « plus on appartient, moins on se suicide ». Autrement dit, plus le réseau social d’une personne est étendu, plus elle a de chance de trouver une oreille attentive à son désarroi, et moins elle va aller jusqu’au suicide.

Le sociologue français Émile Durkheim avait par exemple constaté qu'à la fin du XIXème siècle, le taux de suicide des célibataires était plus élevé que celui des veufs et nettement supérieur à celui des hommes mariés. L'intégration dans un groupe qu’offre la famille semble donc diminuer les risques de suicide.

Plusieurs études ont par la suite appuyé cette idée que l’incidence du suicide va souvent de pair avec la désintégration de la communauté et avec l'isolement qui en résulte pour l'individu. Cette désintégration sociale est souvent causée par des changements sociaux rapides qui ont pour effet de rendre obsolètes les normes de conduite traditionnelles sans que les nouvelles n’apparaissent encore clairement à l’individu.

Mais le suicide est un phénomène faisant intervenir plusieurs variables, notamment des facteurs biologiques individuels, et Durkheim lui-même, lorsqu’il a tenté d’établir une typologie des suicides, s’est aperçu que des liens sociaux amenant une pression sociale excessive peuvent également précipiter l’individu vers le suicide. Ainsi, à l’intégration sociale défaillante qui est à l'origine du suicide égoïste (la personne âgée esseulée) ou à la dégradation du lien d’un individu avec son réseau à l’origine du suicide anomique (divorce ou perte d’emploi) s’ajoutent deux autres types de suicide résultant d’une intégration sociale excessive : le suicide altruiste (le Kamikaze japonais de la seconde guerre mondiale ou les attentats suicides d’aujourd’hui au Proche-Orient), et le suicide fataliste (l’étudiant qui se suicide suite à l’échec d’un examen crucial).

Des sociétés qui favorisent à l’excès certaines valeurs de performance ou qui entretiennent de véritables cultures de la peur peuvent ainsi contribuer à pousser au suicide certaines personnes voulant trop ou, au contraire, refusant de se conformer à ce mode de vie. Le suicide est alors vu comme une porte de sortie permettant de fuir ce qui provoque le désespoir et les sentiments insoutenables.

Le fait de mettre fin à ses jours soulève des questions éthiques d'autant plus importantes lorsqu'il implique d'autres personnes. C'est toute la problématique de la mort assistée ou euthanasie (du du grec eu, bonne, et thanatos, mort), où des tierces personnes, habituellement des médecins, procurent une "bonne mort", c'est-à-dire une mort douce mais prématurée à une personne en vue d'abréger ses souffrances.

Une personne peut aussi demander à un médecin de lui fournir délibérément les moyens de se suicider. On parle alors d’aide au suicide. Dans cette situation, le patient conserve un pouvoir sur sa vie jusqu’à la fin puisque la participation du médecin demeure indirecte. Partout dans le monde cependant, ces pratiques suscitent des débats enflammés parce qu’elles soulèvent des questions fondamentales sur la dignité et la liberté humaine.

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