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AideLien : Human amygdala activation during conditioned fear acquisition and extinction: a mixed-trial fMRI study.Lien : Differential prefrontal cortex and amygdalahabituation to repeatedly presentedemotional stimuliLien: The Neurological Substrate Of Social Or Emotional Intelligence
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Chercheur : Mark G. BaradChercheur : Mark G. Barad
Expérience
Expérience : The Role of Ventromedial Prefrontal Cortex in the Recovery of Extinguished FearExpérience : Role of the Amygdala in Fear Extinction Measured with Potentiated StartleExpérience : Context-Dependent Neuronal Activity in the Lateral Amygdala Represents Fear Memories after ExtinctionExpérience : Neurons in medial prefrontal cortex signal memory for fear extinction
Expérience : Memory for Extinction of Conditioned Fear Is Long-lasting and Persists Following Spontaneous RecoveryExpérience : Brain activity in ventromedial prefrontal cortexcorrelates with individual differences in negative affectExpérience : Reversal of fear in the human brain
Capsules originales
Outil : Le traitement des troubles anxieuxLe traitement des troubles anxieux
Expérience : Les structures cérébrales impliquées dans la peur conditionnée Les structures cérébrales impliquées dans la peur conditionnée

Intuition et créativité : quand le non optimal devient optimal

L’extinction d’une peur conditionnée survient lorsque l’on cesse d’appliquer le stimulus nociceptif et que l’on fait prendre conscience à l’animal conditionné qu’il n’a plus rien à craindre.

Par exemple, si le planché d’une cage donne un choc électrique aux pattes d’un rat après qu’une sonnerie se fasse entendre, le rat apprend rapidement à l’éviter en sautant dans un compartiment adjacent. Si l’on bloque la porte et cesse les chocs, le rat comprend vite que le son n’est plus associé au choc et cesse de tenter de traverser. On dit que son comportement d’évitement est éteint.

C’est ce phénomène qui est à la base des thérapies cognitivo-comportementales utilisées pour traiter les troubles anxieux.

Lien : Thérapies cognitivo-comportementalesChercheur : John Watson


ANORMALITÉS CÉRÉBRALES LIÉES AUX TROUBLES ANXIEUX

La peur conditionnée (voir capsule expérience ci-contre) est considérée comme le principal mécanisme derrière plusieurs troubles anxieux comme les phobies ou l’état de stress post-traumatique. On parle d’une peur conditionnée quand un stimulus neutre est associé de façon durable à un stimulus aversif. La présentation du stimulus neutre parvient alors au bout d’un certain temps à déclencher à lui seul l’anxiété. C’est le bruit sourd du tonnerre qui plongera soudainement l’ancien combattant dans l’angoisse du champ de bataille.

Or les troubles anxieux peuvent être traités avec succès par les thérapies comportementales (voir encadré) qui reposent sur le phénomène de l’extinction d’une peur conditionnée. L’extinction, comme son nom le suggère, est l’affaiblissement progressif d’une peur conditionnée lorsque le stimulus conditionné (le coup de tonnerre) n’est plus associé au stimulus aversif (l’horreur du champ de bataille). En d’autres termes, la personne apprend avec le temps à défaire l’association qu’elle avait faite entre un stimulus neutre et une peur. Outre le temps, un changement de contexte peut aussi favoriser l’extinction d’une peur conditionnée. 

L’extinction est donc un phénomène adaptatif au sens où si la situation menaçante ne se reproduit plus, il devient inutile d’avoir peur quand on se retrouve dans son contexte. Des chercheurs ont par conséquent proposé que certains troubles anxieux seraient dus à un mauvais fonctionnement du mécanisme d’extinction des peurs conditionnées.

Par ailleurs, plusieurs études ont démontré que le déconditionnement dû à l’extinction ne correspondait pas à l’effacement du conditionnement mais bien à la formation d’un nouvel apprentissage. L’extinction est donc différent de l’oubli car la peur originale demeure. Elle est seulement masquée et ne s’exprime plus.

 D’autres données expérimentales supportent d’ailleurs l’idée que le conditionnement et l’extinction de la peur sont pris en charge par des régions cérébrales différentes. Le rôle de l’amygdale dans la peur conditionnée est bien établi. Celui du cortex préfrontal dans l’extinction l’est moins, bien que sa partie ventromédiane joue définitivement un rôle dans ce phénomène, comme dans celui de la dépression d’ailleurs.

En effet, le cortex préfrontal est reconnu depuis longtemps dans l’inhibition de réponses comportementales inappropriées.

Des lésions au cortex préfrontal ventromédian chez l’animal n’empêchent pas celui-ci d’apprendre une nouvelle peur conditionnée. Mais lorsque le son qui était associé à un choc électrique est présenté sans le choc, l’extinction de la réaction de peur prend beaucoup plus de temps.

Le rôle précis du cortex préfrontal ventromédian demeure toutefois ambigu puisqu’il ne semble pas nécessaire à l’expression de l’extinction, mais seulement au rappel de ce nouvel apprentissage après un certain délai. Ces observations feraient donc plutôt pencher vers un rôle de consolidation de l’extinction pour le cortex préfrontal ventromédian ou encore le rappel du contexte dans lequel l’extinction a eu lieu.

Le cortex préfrontal ventromédian reçoit des connexions des aires sensorielles et de l’amygdale, et retourne des axones à l’amygdale. Il semble donc bien placée pour exercer une régulation corticale sur l’amygdale, comme générer le phénomène de l’extinction par exemple. Si ce contrôle cortical est altéré, l’extinction d’une peur conditionnée devient donc très difficile.

Et justement, l’un des symptômes les plus classiques suite à des dommages aux lobes frontaux chez l’humain est l’incapacité d’arrêter un comportement lorsqu’il devient inapproprié.

Il semble aussi que le cortex préfrontal participerait, au même titre que l’hippocampe, à la rétroaction négative permettant d’abaisser le niveau d’hormones de stress lorsque celui-ci devient trop élevé. Or comme l’hippocampe, le cortex préfrontal pourrait aussi être altéré par un taux élevé de glucocorticoïdes qui perdure, brisant du même coup ce mécanisme de contrôle, et relâchant le frein naturel sur l’amygdale. Par conséquent, tout nouveau stimulus émotionnel serait plus fortement encodé et deviendrait très résistant à l’extinction.

Outil : La Cybernétique
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